Comment un homme a réussi à se faire passer pour un médecin dans quatre hôpitaux !

Comment un homme a réussi à se faire passer pour un médecin dans quatre hôpitaux ! Rafik Anbri n’en est pas à son coup d’essai. Il s’agit d’un faussaire professionnel, ayant déjà à son palmarès, en plus de 4 hôpitaux, des mairies, la CPAM et un établissement thermal.

Doté d’un aplomb à toute épreuve, il se faisait passer là pour un maitre-nageur, ici pour un entraineur de natation et dernièrement, affaire pour laquelle il a été jugé, pour un faux médecin urgentiste à l’hôpital de Tulle (Corrèze), pendant près d’un an, après avoir sévi dans les hôpitaux de Vitré Decazeville et Brive.

Avec comme seul diplôme celui de surveillant de baignade, cet homme a passé tous les filtres à l’embauche, révélant ainsi une faille dans le recrutement à l’hôpital.

Jugé en octobre dernier à 4 ans de prison, dont 1, avec sursis, Rafik Anbri, récidiviste, s’est révélé être un menteur pathologique et un faussaire hors pair, doué d’un certain art de la dissimulation, pouvant fournir de faux papiers de très bonne qualité. Mais comment a-t-il pu passer entre les mailles du recrutement hospitalier ?

À cette question, et pour tenter de comprendre l’impensable, voici les arguments de la défense et de l’hôpital de Tulle :

« Il suffit de déposer un CV en ligne pour pouvoir être recontacté et même recruté sans forcément d’entretien téléphonique ni même d’entretien en présence physique, ce qui est totalement aberrant ! » (Maître Sofien Dridi, avocat de la défense)

« Il était soumis à un médecin senior qui contrôlait ses actes. La pratique aidant, il a fait illusion. Mais nous sommes tout de même très perplexes devant les risques qu’il aurait pu faire courir à la patientèle… Il nétait heureusement pas haut placé dans la hiérarchie des urgences. Il ne travaillait pas en autonomie et sétait spécialisé dans la bobologie. Sa capacité de nuisance a donc été plus réduite que s’il avait manifesté l’envie soudaine d’opérer à cœur ouvert. » (Maître Dominique Val, avocate de l’hôpital de Tulle)

Maître Louise Arnal, avocate de l’Ordre des Médecins, résume ainsi la personnalité hors norme de cet homme, qui a réussi également à duper sa propre famille sur ses activités de faussaire :

« Pour moi, c’est un véritable menteur pathologique. Il y a une certaine frustration de ce personnage à avoir raté tout ce qu’il a entrepris. Il n’a eu aucun diplôme. Il a échoué de manière constante et il s’est dit : “si je n’ai pas de diplômes, tant pis, je vais les créer moi-même.”

Le tribunal a enjoint le prévenu à une obligation de se soigner. Il a aussi interdiction d’exercer une profession médicale, paramédicale, ou de la fonction publique. Il devra également reverser 25 525 euros à l’hôpital de Tulle et 2 000 euros de préjudice moral à la fois au Conseil national de l’ordre des médecins et au Conseil départemental de l’ordre des médecins de la Corrèze.

France 3 Nouvelle-Aquitaine, relayée par egora.fr

Descripteur MESH : Hôpitaux , Médecins , Conseil , Urgences , Frustration , Personnalité , Famille , Moral , Natation , Physique , Art , Dominique

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