Impact des écrans sur les jeunes : des résultats nuancés selon une nouvelle étude

Impact des écrans sur les jeunes : des résultats nuancés selon une nouvelle étude Un débat persistant entoure l'impact des écrans sur les enfants. Une étude parapluie, publiée dans "Nature Human Behaviour", apporte un éclairage nuancé sur cette question. 

Dirigée par Taren Sanders de l'Université catholique d'Australie, cette recherche méticuleuse a examiné 102 méta-analyses couvrant 2 451 études impliquant près de 1,9 million de participants. Les résultats indiquent que les effets, qu'ils soient positifs ou négatifs, sont généralement de faible à modérée intensité. Cette conclusion suggère une complexité dans l'interaction entre les jeunes et les écrans, qui ne se résume pas à la durée d'exposition.

L'apprentissage et l'utilisation des écrans : à double tranchant

L'étude souligne une corrélation entre l'utilisation des écrans et une baisse des capacités d'apprentissage, en particulier avec la télévision et les jeux vidéo. Cependant, une tendance opposée est observée avec les livres numériques narratifs et les programmes éducatifs interactifs, qui semblent renforcer ces capacités. Ces résultats mettent en lumière le rôle significatif du type de contenu et du contexte d'utilisation des écrans dans l'éducation des enfants.

L'impact sur la santé et les recommandations

Les chercheurs ont également identifié des associations faiblement négatives entre l'utilisation des écrans et certains aspects de la santé, notamment liés à la publicité de produits alimentaires malsains et à la réduction du temps de sommeil chez les adolescents. La recherche souligne la nécessité de recommandations plus nuancées, axées non seulement sur la durée mais également sur la nature de l'utilisation des écrans. Actuellement, des organismes tels que l'Organisation mondiale de la santé se concentrent principalement sur la limitation du temps passé devant les écrans, une approche que l'étude juge simpliste face à la complexité des effets observés.

Limites et perspectives

L'étude reconnaît ses propres limites, notamment la diversité des protocoles des études analysées et la difficulté d'établir des liens de causalité clairs. Taren Sanders met en évidence le besoin de comprendre mieux les différents types de contenus auxquels les enfants sont exposés.

Pour Le Monde, Michel Desmurget, directeur de recherche à l'Inserm et à la tête d'une équipe à l'Institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod (CNRS) à Lyon, exprime des réserves quant à la portée de l'étude. Il soulève des préoccupations méthodologiques, notamment le fait que l'étude mélange divers âges et types d'usage numérique, incluant la télévision, les conférences en ligne, et les programmes éducatifs. Selon lui, cette approche globale, englobant une vaste gamme de pratiques numériques, aboutit inévitablement à des résultats plus modérés que ceux qui auraient été obtenus en se concentrant exclusivement sur des domaines spécifiques tels que les cours en ligne ou les loisirs numériques. Il considère que cette méthode contribue à une tendance à minimiser les effets potentiellement nocifs de l'exposition aux écrans.

Malgré ces limites, les chercheurs s'accordent sur le fait que l'impact des écrans est un sujet complexe qui mérite une attention et une analyse plus fines que les approches actuelles.

 

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Descripteur MESH : Nature , Éclairage , Recherche , Santé , Programmes , Apprentissage , Temps , Télévision , Australie , Tête , Conférences , Causalité , Organisation mondiale de la santé , Organismes , Livres , Jeux vidéo , Éducation , Lumière , Sommeil , Attention , Rôle , Face

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