L'exposition in utero à la zidovudine (AZT) ne présente pas de risque particulier

Des traitements relatifs brefs à la zidovudine en fin de grossesse permettent de réduire très significativement le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant. Un essai réalisé à Bangkok indique que les enfants qui bénéficient d'un tel traitement ne présentent pas de complication significative liée à ce protocole.

Ceci est la conclusion d'un essai randomisé, en double aveugle et avec contrôle placebo qui vient d'être publié sur le site Internet du journal Pediatrics. Cet essai a été conduit par Choptpitayasunondh et al entre juin 1996 et février 1998 auprès de femmes enceintes séropositives pour le VIH et résidant à Bangkok.

Ces femmes ont reçu un placebo ou de l'AZT (300 mg deux fois par jour de la 36° semaine de gestation jusqu'au travail, puis toutes les 3 heures jusqu'à l'accouchement).

Ce schéma thérapeutique est de plus en plus utilisé dans les pays en développement et notamment en Thaïlande. Une évaluation critique des effets secondaires était donc nécessaire.

Les enfants (qui n'étaient pas nourris au sein) ont bénéficié d'un examen complet et régulier jusqu'à 18 mois.

Sur les 395 naissances, 330 enfants n'étaient pas infectés : 171/196 dans le groupe AZT et 159/199 dans le groupe placebo. Le suivi jusqu'à 18 mois a été mené chez 81 % des enfants et 4 % sont décédés avant cet âge.

Parmi les enfants non-infectés, l'hématocrite moyen à la naissance était plus bas dans le groupe AZT (49,1 % vs 51,5 %) mais cette différence disparaît par la suite.

Les autres paramètres étudiés étaient la taille, le poids, la circonférence crânienne et le nombre de CD4 et CD8. Aucune différence n'a été notée entre les deux groupes quel que soit l'âge de l'enfant.

Néanmoins, des convulsions fébriles ont été notées chez 5 enfants du groupe AZT et un du groupe placebo, tous les enfants étaient non infectés. Selon les auteurs, le suivi n'a pas révélé de signe de tumeur ou de cytopathie mitochondriale.

Parmi les enfants porteurs du virus, 62 % du groupe AZT et 77 % du groupe placebo étaient indemnes d'une pathologie du groupe C à 18 mois selon la classification du CDC. Cette différence n'était pas significative. Le nombre de CD4 et la charge virale étaient similaires dans les deux groupes.

"Dix-huit mois de suivi des enfants ne montrent pas actuellement d'effet secondaire majeur associé à un court traitement par la zidovudine", écrivent les auteurs. Néanmoins, ils ajoutent que l'effectif de cette cohorte n'était pas suffisant pour mettre en évidence des pathologies rares pouvant être associées à l'exposition à l'AZT. De plus, l'effectif des enfants infectés était trop limité pour étudier avec précision les différences entre les groupes.

Dans leur conclusion, les auteurs soulignent que les bénéfices de ce protocole court à l'AZT sont supérieurs aux possibles effets secondaires, même s'il est encore trop tôt pour prédire de l'évolution à long terme des enfants exposés.

Source : Pediatrics, http://www.pediatrics.org/cgi/content/full/107/1/e5

Descripteur MESH : Zidovudine , Enfant , Pédiatrie , Risque , Obstétrique , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Grossesse , Placebo , Femmes , Hématocrite , Internet , Femmes enceintes , Charge virale , Thaïlande , Thérapeutique , Travail , Virus , Classification

Recherche scientifique: Les +