Traitement de l’insuffisance cardiaque chronique par les immunoglobulines

Chez des patients souffrant d’insuffisance cardiaque, une administration par voie intraveineuse d’immunoglobulines améliore la fraction d’éjection ventriculaire gauche en modifiant l’équilibre entre cytokines inflammatoires et anti-inflammatoires, produisant alors un effet anti-inflammatoire net. Ce sont les résultats d’une étude norvégienne parue dans la revue Circulation.

L’insuffisance cardiaque est caractérisée par une activation du système immun et les mécanismes médiés par ce système peuvent jouer un rôle pathogène dans ce trouble. En se basant sur les effets immunomodulateurs des immunoglobulines administrées par voie intraveineuse, le Dr P. Aukrust et ses collaborateurs ont émis l’hypothèse qu’une administration d’immunoglobulines pouvait « downréguler » les réponses inflammatoires chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque et avoir un effet potentiel bénéfique sur la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG).

Sont entrés dans une étude randomisée et en double aveugle 40 patients souffrant d’insuffisance cardiaque (FEVG < 40 %). Ces patients ont été répartis en fonction de la cause à l’origine de la maladie. Ces patients ont reçu soit un traitement intraveineux par immunoglobuline, soit un placebo pendant 26 semaines.

Les auteurs montrent que l’administration par voie I.V. d’immunoglobulines, contrairement au placebo, induit une augmentation marquée du taux plasmatique d’Interleukine-10, de l’interleukine-1 receptor antagonist et du récepteur soluble du TNF.

De plus, il y a une augmentation significative de la fraction d’éjection ventriculaire gauche qui passe de 26 +/- 2 % à 31 +/- 3 % (P < 0,01), et ce indépendamment de la cause à l’origine de l’insuffisance cardiaque. Cette augmentation de la FEVG est significativement corrélée aux effets anti-inflammatoires.

Enfin, le taux du peptide N-terminal pro-atrial natriurétique décroît significativement après induction par la thérapie et cette diminution continue durant le traitement, à la différence du placebo.

Les auteurs concluent qu’une administration par voie intraveineuse d’immunoglobulines ou une autre thérapie immunomodulatrice pourrait être envisagée en complément d’un traitement conventionnel de l’insuffisance cardiaque.

Source : Circulation 2001 ; 103 : 220-225

Descripteur MESH : Patients , Administration par voie intraveineuse , Cytokines , Placebo , Immunoglobulines , Maladie , Rôle

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