Diabète : la fin des piqûres au bout du doigt ?

Un comité de la Food and Drug Administration (FDA) a émis lundi un avis favorable à l’homologation d’un appareil, en l'occurrence une 'montre' à porter à l’avant-bras, capable de déterminer à intervalles réguliers le taux de glucose sanguin.

La FDA suit généralement les avis du panel d’experts. Celui-ci recommande cependant avant de mettre ce biocapteur sur le marché de procéder à des études pour montrer son utilité, en particulier pour la détection de valeurs de glycémie anormalement basses.

Cet appareil détermine de façon indolore, automatique et non invasive la glycémie. Il est doté d’une alarme qui se déclenche lorsque la mesure du taux sanguin de glucose est inférieure à un seuil préfixé ou qu’il enregistre une chute rapide des valeurs de la glycémie.

Baptisé GlucoWatch (Cygnus Inc., Redwood, CITY, Californie), cet appareil a fait l’objet d’une évaluation clinique publiée dans le JAMA en novembre dernier. Testé sur 92 sujets atteints de diabète de type 1 et 2, ce système non invasif de surveillance de la glycémie s’est montré capable de fournir des mesures en étroite concordance avec les mesures du taux de glucose sanguin effectuées par un lecteur de glycémie après piqûre au doigt.

La GlucoWatch permet d’effectuer jusqu’à 3 mesures par heure sur une période de 12 heures et ce, après étalonnage à partir d’une unique détermination du taux de glucose sanguin par les méthodes traditionnelles. Les valeurs de la glycémie s’affichent sur l’écran de la montre.

Cet appareil extrait le glucose à travers la peau en y appliquant un potentiel. Ce procédé, appelé iontophorèse, consiste à délivrer, via deux électrodes, un courant électrique constant de faible intensité (0,3 microampères/cm2) à travers la peau.

La concentration du glucose extrait est mesurée par un biocapteur situé à l’intérieur de la montre. Pour ce faire, une enzyme, la glucose oxydase, catalyse une réaction chimique où le glucose, une fois mis en présence d’oxygène, donne naissance à de l’acide gluconique et à de l’eau oxygénée (H202). Cette dernière est ensuite transformée, sous l’action d’une réaction électrocatalytique, en oxygène, 2 ions H+ et 2 électrons. Ainsi, pour chaque molécule de glucose extraite, 2 électrons parviennent au circuit électrique de mesure.

L’application d’un potentiel électrique sur la peau provoque une légère irritation cutanée. Cet inconvénient peut cependant être réduit en changeant périodiquement l’endroit où la montre est fixée. La GlucoWatch peut être portée aux faces interne et externe des deux avants-bras. (http://jama.ama-assn.org/issues/v282n19/fig_tab/joc91527_f1.html).

Bien que ne se substituant pas à la lecture de la bandelette après piqûre au doigt qui reste toujours la méthode de référence, cette nouvelle technique non invasive de surveillance de la glycémie devrait être particulièrement bienvenue chez les malades atteints de diabète de type 1, notamment les enfants.

L’appareil devrait coûter entre 225 et 250 dollars. Quant au biocapteur, à systématiquement changer toutes les 12 heures, il devrait revenir à 4 dollars pièce.

Source : FDA, JAMA, 1999, vol.282, N°19, 1839-44.

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