Un gène de résistance au germe de l’anthrax

Des chercheurs de Boston (EU) ont identifié chez la souris un gène responsable de la résistance à l’anthrax, une maladie d’origine bactérienne. Certaines formes mutées de ce gène augmentent le niveau de réponse immunitaire de type cellulaire contre la toxine létale de la bactérie.

Ce travail, qui paraît dans la revue Current biology du mois d’octobre, montre ce qui se passe durant les premières étapes de l’infection et notamment comment agit la toxine sur les cellules immunitaires et notamment sur les macrophages.

On savait déjà que l’immunité vis-à-vis de l’anthrax était conférée par un gène localisé sur le chromosome 11. William Dietrich, l’auteur principal de ce travail, a identifié la résistance sur le gène Kif1C, le seul qui présentait des variations dans la région du chromosome 11 impliquée dans la résistance ou la susceptibilité des souris à l’anthrax.

Le gène kif1C a présenté quatre formes de variants, deux entraînant la résistance et deux entraînant une susceptibilité au germe de l’anthrax.

La protéine codée par Kif1C est une protéine intervenant dans le transport des protéines membranaires à la surface cellulaire. La toxine de l’anthrax provoque des réactions d’inflammation et d’oxydation au sein des macrophages. Lorsque ceux-ci meurent, ils déchargent la toxine dans le milieu sanguin ; c’est ce qui provoque la mort de l’individu.

Certaines formes de Kif1C pourraient protéger les macrophages de la toxine de l’anthrax par exemple en aidant la cellule à se débarrasser de la toxine. Les variants de Kif1C apportant la résistance à l’anthrax pourraient tout particulièrement séquestrer de façon efficace la toxine.

« C’est une des premières fois que l’on touche de près aux mécanismes intervenant durant l’intoxication par l’anthrax », souligne Dietrich.

Cette découverte peut aider la recherche militaire à lutter contre le terrorisme biologique. « Le gène de la résistance existe et si on trouve les personnes porteuses de cette résistance, ils peuvent constituer une force pouvant être exposée à la bactérie de l’anthrax », ajoute le chercheur.

Source : Current Biology octobre 2001.

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