Programmes anglais de prévention de l’obésité à l’école : un bilan contrasté

Deux articles de Pinki Sahota et al qui paraissent demain dans la revue British Medical Journal font une synthèse de l’action de programmes de prévention sur le comportement alimentaire réalisés à Leeds (Angleterre) dans dix écoles durant plus d’un an. Leurs résultats révèlent un paradoxe : alors que la coopération entre les enseignants, les parents et les enfants a été excellente avec une amélioration notable des connaissances nutritionnelles, les habitudes et les comportements alimentaires ont cependant peu évolué.

Les auteurs se sont intéressés aux changements intervenus pendant l’année scolaire sur des enfants âgés entre 7 et 11 ans ayant suivi un programme de prévention nutritionnel visant à réduire les risques de facteurs de l’obésité (n=634). Une étude randomisée a été réalisée, comportant un groupe contrôle d’enfants n’ayant pas suivi ce programme.

Le changement majeur a été la consommation de légumes qui a augmenté de près de 50% en moyenne. En revanche, chez les enfants obèses, la consommation de fruits a diminué au profit de boissons et de nourriture sucrées et une baisse de l’activité physique a été constatée.

Aucune différence n’a été trouvée entre le groupe des enfants ayant suivi le programme et le groupe contrôle concernant l’index de masse corporelle ou d’autres mesures physiologiques ou encore le comportement diététique.

Concernant le programme, 76 points, soit 89%, de ce plan de mesures, ont été respectés avec pour corollaire des changements dans les menus scolaires. Les parents et les enseignants ont dans leur ensemble été réceptifs au contenu éducatif du programme.

Soixante quatre pour-cent des parents ont répondu au questionnaire concernant les changements qu’ils voudraient voir apportés à l’école. 19 enseignants sur 20 ont montré une satisfaction vis-à-vis du programme. La connaissance générale des enfants, leur attitude et leur comportement face à la diététique alimentaire et à la santé physique ont progressé.

L’étude de Sahota et al ainsi que d’autres antérieures ont montré que ces programmes de prévention nutritionnelle augmentent la connaissance de la diététique mais changent rarement de façon significative le comportement de manière favorable en terme de santé.

Richard Atkinson et Susan Nitzke commentent ces résultats dans un éditorial de la revue en disant que «l’action la plus efficace serait de cibler les plus hauts risques [d’obésité] et de fournir les moyens nécessaires pour intensifier les programmes».

Source : BMJ2001;323:1027 et 1029 et 1018-9.

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