Quelle solution sanitaire en cas d'attaque bioterroriste ?

Une mise en quarantaine à grande échelle ne serait pas la meilleure mesure à adopter après une attaque bioterroriste aux Etats-Unis, estiment des chercheurs de l'Université George Washington. Dans une situation où l'opinion publique est extrêmement sensible à ces éventualités, des mesures moins extrêmes seraient plus efficaces et apporteraient moins de complications.

"L'inquiétude d'une attaque bioterroriste potentielle qui causerait des pertes humaines massives a augmenté récemment", tiennent à rappeler le Dr Joseph Barbera et ses confrères dans un article paru aujourd'hui dans le Journal of American Medical Association. Ces craintes concernent surtout des maladies facilement transmissibles comme la variole.

Bien qu'il soit difficile de connaître l'efficacité et les conséquences d'une quarantaine à grande échelle aux Etats-Unis, cette mesure particulièrement restrictive n'est pas à retenir pour la plupart des scénarii envisagés.

Définie par la "séquestration de groupes de personnes éventuellement exposées ou le confinement de personnes dans certaines régions géographiques pour prévenir l'expansion de l'épidémie", la quarantaine "ne doit pas être considérée comme une stratégie de santé publique prioritaire dans la plupart des circonstances imaginables", écrit le groupe de réflexion mené par Joseph Barbera, chercheur à l'Institut de management des crises et des désastres à Washington DC.

Ils recommandent plutôt un confinement de la maladie contagieuse basé sur une analyse scientifique précise et spécifique à chaque maladie : isolement des patients avec une infection vérifiée, possibles vaccinations rapides ou traitements, utilisation de masques si nécessaire, restriction des réunions de groupes ou encore fermeture des transports publics fermés.

La circulation de l'information entre les professionnels de santé est également essentielle, d'où l'idée de moyens de communication rapides et sûrs. L'équipe de Barbera estime qu'il faudrait également encourager la participation des citoyens aux mesures de contrôles et promouvoir l'information du public.

Source : JAMA 2001;286:2711-7.

Descripteur MESH : Quarantaine , Washington , Opinion publique , Maladie , Personnes , Santé , Communication , Infection , Masques , Moyens de communication , Patients , Régions géographiques , Santé publique , Transports , Variole

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