Variole: un modèle décrit une transmission rapide du virus en cas d’épidémie

Une équipe anglaise s’est attachée, dans un article publié dans la revue Nature, à définir le degré de susceptibilité des populations occidentales, face à une épidémie de variole, en utilisant les données historiques épidémiologiques relatives à cette maladie, pour modéliser l’épidémie. La maladie progresserait rapidement, avec un taux de contagion secondaire compris entre 6 et 12, puis la courbe s’inverserait au fur et à mesure que les mesures sanitaires et prophylactiques seraient mises en place.

La variole a été éradiquée, selon l’OMS, depuis 1979, mais les récents évènements aux Etats Unis, rendent potentiellement possible une diffusion du virus par une attaque bioterroriste. Dans le passé, les populations étaient naturellement immunisées contre la maladie, mais aujourd’hui, dans un contexte de non vaccination et d’absence de stimulation immunitaire, nos populations seraient très sensibles à une nouvelle apparition de virus.

C’est du moins ce que pensent Raymond Gani et Steve Leach du Center for Applied Microbiology and Research (Salisbury, GB). C’est pourquoi ils ont décidé d’estimer le niveau de contagion de la variole dans les pays occidentaux en se servant des données épidémiologiques d’Europe et d’Amérique du Nord.

L’équipe de Leach a calculé qu’avant 1900, chaque personne porteuse du virus, parmi une population non vaccinée, infectait en moyenne cinq autres personnes. Dans des conditions de promiscuité, comme dans les hôpitaux de Londres au 18ème siècle, le taux de contagion montait jusqu’à 12. Cela a été le cas durant l’épidémie des années 1970 en Europe.

Le modèle élaboré par les chercheurs, qui tient compte à la fois des facteurs socio-économiques et de l’immunité naturelle des populations d’aujourd’hui, estime que le nombre de cas de contamination augmenterait de façon exponentielle, avec un taux de contagion secondaire compris entre 3,5 et 6.

Ce taux de contagion est le taux de contagion moyen calculé lors de 30 épisodes épidémiques s’étant déroulés en Europe au 20ème siècle, prenant en compte les niveaux de vaccination et le rôle des hôpitaux dans la transmission du virus.

Cette augmentation rapide de la transmission du virus, avant que des mesures sanitaires soient mises en place, s’explique, selon les auteurs, par une faible immunité des populations qui ne sont plus vaccinées depuis l’éradication de la maladie. La courbe devrait cependant s’inversée assez rapidement.

Source : Nature 13 décembre 2001;414:748-51.

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