Mise en évidence d’un gène lié à une forme héréditaire du cancer de la prostate

Un consortium de chercheurs américains, suédois et finlandais, vient de découvrir dans un locus présumé être de susceptibilité au cancer de la prostate (locus HPC1), des mutations dans la gène de la ribonucléase L (RNASEL), retrouvées parmi les membres de deux familles avec des cas de cancers de la prostate. RNASEL est situé sur le chromosome 1 et son produit intervient dans la régulation de la prolifération cellulaire et de l’apoptose. La ribonucléase L pourrait être également un suppresseur de tumeur.

Depuis longtemps maintenant, la recherche de liens génétiques concernant le cancer de la prostate a été entreprise et depuis 1996 il a été identifié le locus HPC1 d’après l’étude de 91 familles présentant une grande susceptibilité au cancer de la prostate. Depuis, d’autres régions sur le chromosome 1 ont été identifiées ainsi que sur les chromosomes 17, 20 et X.

Il s’agit ici de la première étude qui a permis d’identifier un gène lié à une forme familiale de cancer de la prostate. Elle a été réalisée par une équipe internationale menée par John Carpten (NIH, Bethesda, Maryland, EU), et est publiée dans l’édition en ligne avancée de la revue Nature Genetics.

Les chercheurs ont trouvé des mutations dans le gène RNASEL (1q24-25) qui l’inactivent, parmi deux familles, et qui ségréguent de manière indépendante. De plus, il a été montré une relation entre l’activité de la RNAse L et la présence à l’état hétérozygote ou homozygote de la forme mutée inactive de son gène.

Toutefois, les auteurs précisent que les mutations retrouvées dans le gène RNASEL n’expliquent pas toutes les formes de cancer de la prostate et ils rappellent que ce type de cancer est multigénique.

Les cancers héréditaires de la prostate ne représentent en effet qu’une partie de ces cancers et les cas sporadiques sont les plus courants.

«Nous nous attendons à ce qu’il y ait plusieurs gènes impliqués dans le cancer de la prostate», a commenté Jeffrey Trent, «et une fois identifiés, nous devrions être capables de comprendre les facteurs qui conduisent une prostate normale au cancer le plus courant chez l’homme», a-t-il poursuivi.

En dépit de ces considérations, les auteurs se disent optimistes sur les développements futurs de tests de dépistage ou sur ceux de thérapies basés sur ces découvertes.

Source : Nature Genetics 2002 publication en ligne avancée, DOI :10.1038/ng823.

Descripteur MESH : Génétique , Prostate , Tumeurs de la prostate , Membres , Prolifération cellulaire , Chromosomes , Gènes , Hétérozygote , Homozygote , Maryland , Recherche

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