Tests de prédisposition génétique aux cancers du sein et de l'ovaire : quelle influence sur le choix des patientes ?

Une étude belge présentée aujourd'hui à Barcelone lors de la 3° conférence européenne sur le cancer du sein (EBCC3) apporte de nouvelles indications sur l'impact des tests de prédisposition génétique au cancer du sein ou de l'ovaire. Lorsque ces tests sont en faveur d'un risque héréditaire, environ 10 % des femmes optent pour une mastectomie prophylactique dans l'année qui suit le test et presque la moitié pour une une ovariectomie.

Cette étude est présentée par Erna Claes, psychologue au centre de génétique humaine de l'Université de Liévin. Selon son analyse, l'état psychologique des patientes ne semble pas être profondément influencé par les résultats des tests de prédisposition basés sur les gènes BRCA1/2.

Cette absence de différence peut notamment s'expliquer par des entretiens réguliers avec les patientes avant et après la réalisation des tests. Par ailleurs, le choix de réaliser un test repose évidemment sur une inquiétude mais cette raison n'est peut être pas la seule à envisager. Erna Claes estime en effet que la plupart des patientes veulent savoir quelles procédures de suivi et d'examen leur sont les plus appropriées, veulent recevoir des informations sur les critères décisionnels applicables à une chirurgie prophylactique ou encore savoir si leurs enfants sont porteurs de cette prédisposition.

Enfin, on ne peut écarter l'hypothèse que les patientes tendent à minimiser l'impact du résultat. Par ailleurs, il se pourrait qu'un sous-groupe de patientes soit plus enclin à subir les conséquences psychologiques du résultat.

"A l'heure actuelle, notre groupe d'étude de 38 femmes est trop petit pour tester ces hypothèses", tient à souligner Erna Claes, "mais quand plus de données seront disponibles, nous serons en mesure d'obtenir plus de renseignements sur les facteurs associés à la détresse psychologique".

Au sujet des décisions qui font suite aux résultats des tests de prédisposition, Erna Claes observe que "seulement une minorité de femmes a choisi de bénéficier d'une mastectomie prophylactique". Les conséquences physiques de l'opération sont des facteurs essentiels de la prise de décision par la patiente. Avec un recul d'environ un an, 10 % des patientes avec une prédisposition ont opté pour la mastectomie mais ce chiffre pourrait augmenter au cours d'un suivi à long terme, explique Claes. La survenue ultérieure de cas de cancer dans la famille de la patiente pourrait influencer sa décision.

"D'un autre coté, je pense que plus de femmes choisissent de bénéficier d'une ovariectomie prophylactique après un résultat positif parce que le cancer de l'ovaire est plus difficile à détecter à ses premiers stades et plus difficile à traiter avec succès lorsqu'il est avancé", ajoute Claes. Par ailleurs, les conséquences esthétiques de l'opération sont mineures.

Source : Federation of European Cancer Societies

SR

Descripteur MESH : Génétique , Ovaire , Tumeurs du sein , Femmes , Mastectomie , Ovariectomie , Risque , Famille , Gènes , Prise de décision

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