Les fumeurs de marijuana sont plus enclins à tester des hallucinogènes que les non consommateurs de cannabis

Une étude de l’école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg à Baltimore (EU) montre pour la première fois un lien entre la consommation de marijuana et la tendance à essayer des substances hallucinogènes. Cette enquête, réalisée d’après les données du National Household Surveys on Drug Abuse entre 1991 et 1994 parmi une cohorte de 40000 jeunes, montrent que près de la moitié des consommateurs de cannabis étaient confrontés à l’usage d’hallucinogènes, contre 6% chez les non fumeurs de marijuana.

Les auteurs de l’étude se sont focalisés pour cette enquête sur l’usage de deux types de drogues : la marijuana sous n’importe quelle forme et les hallucinogènes tels que le LSD, la mescaline (champignons hallucinogènes), les mix stimulants/hallucinogènes et la phénylcycline (PCP).

Les résultats ont montré qu’à 21 ans, près de la moitié des jeunes qui avaient fumé de la marijuana, avaient eu l’occasion de faire usage d’un hallucinogène, contre 6% parmi les non fumeurs. Un an après, 2 tiers des fumeurs de marijuana ont effectivement concrétisé cette occasion contre 16% parmi les non fumeurs.

«Cette grande différence entre fumeurs de marijuana et non fumeurs peut-être attribuée à des influences sociales comme les contacts, créés par l’usage de la marijuana, avec des dealers possédant d’autres drogues comme l’ecstasy ou le LSD», explique James Anthony, professeur d’hygiène mentale, de psychiatrie et d’épidémiologie.

Une autre explication avancée par le professeur est que les fumeurs de cannabis font souvent partie de cercles où l’expérience partagée d’autres substances illicites est une pratique courante.

C’est sur ce dernier point que, selon lui, il faudrait porter les efforts de prévention afin de décourager les utilisateurs de ne pas partager leurs drogues avec des amis.

Holly Wilcox, auteur principal de l’étude, note que «des recherches devraient être menées pour comprendre pourquoi certains fumeurs de marijuana choisissent de ne pas prendre d’hallucinogènes, ce qui pourrait fournir de nouvelles idées pour la prévention de leur usage».

Source : Drug and Alcohol Dependence 1 avril 2002;66(2):127-35, Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, Baltimore, Maryland, Etats Unis.

PI

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