Conséquences d’une attaque terroriste par les virus responsables des fièvres hémorragiques

Un groupe de travail de la défense américaine sur les attaques bioterroristes publie dans le dernier numéro du JAMA ses recommandations en cas d’utilisation des virus des fièvres hémorragiques comme le virus Ebola. La méconnaissance générale par le corps médical des symptômes provoqués par ces virus, alliée à une quasi-absence de traitements efficaces, engendreraient une épidémie rapide et d’une extrême sévérité.

Luciana Borio, du centre John Hopkins pour les stratégies de défense civile (Baltimore) et un groupe de travail d’experts de la biodéfense des civils issus de différents centres médicaux académiques, d’institutions militaires et d’organisations de santé publique américains, ont élaboré, avec l’aide de la bibliographie sur medline, des mesures à prendre en cas de diffusion par aérosols de virus hémorragiques, basées sur des recommandations consensuelles.

Ebola, Marburg, fièvre de Lassa, ou encore le virus de fièvre de la vallée du Rift sont autant de virus provoquant des fièvres hémorragiques contre lesquels on dispose ni de vaccins ni de traitements réellement efficaces.

La durée d’incubation des virus dits hémorragiques s’étend de 2 à 21 jours avec une mortalité allant de 0,5% à 90% selon la classe de virus.

«La variabilité de la présentation clinique de ces maladies présente le challenge principal à relever», selon le rapport des auteurs, qui notent, tout en rappelant la présentation des différents symptômes cliniques observés, que «les laboratoires ne sont pas tous équipés pour réaliser des diagnostics rapides», et qu’en cas de suspicion, «les échantillons devraient être envoyés au CDC d’Atlanta ou aux services militaires s’occupant des maladies infectieuses» pour analyse, avant de mettre en place les mesures sanitaires adéquates.

Aucun médicament n’est listé par la FDA pour lutter contre les virus hémorragiques, même si la ribavirine a montré son efficacité dans la réduction de la mortalité due à ces agents pathogènes. Les auteurs recommandent le traitement à la ribavirine lorsqu’il est indiqué, et ils rappellent qu’à part la fièvre jaune, aucun vaccin n’existe pour les autres virus hémorragiques.

D’autres recommandations concernent les précautions d’hygiène à adopter pour se protéger de la contamination et pour procéder à la décontamination de l’air, du matériel et des personnels médicaux.

«Le diagnostic et l’arsenal thérapeutique ont besoin d’être augmenté de façon rapide», concluent les auteurs, de même qu’ «il est urgent de développer des vaccins et des thérapies anti-virales», ajoutent-ils.

Source : JAMA 8 mai 2002;287(18):2391-2405

PI

Descripteur MESH : Virus , Travail , Corps médical , Fièvre , Vaccins , Ribavirine , Mortalité , Fièvre jaune , Thérapeutique , Santé publique , Santé , Medline , Laboratoires , Aérosols , Fièvre de Lassa , Fièvre de la Vallée du Rift , Diffusion , Diagnostic , Décontamination , Bibliographie , Baltimore

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