L’ovariectomie réduit le risque de cancer gynécologique chez les patientes avec des mutations BRCA1 ou BRCA2

Chez les porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2 à risque, l’ovariectomie réduit très significativement le risque de cancer gynécologique, indique une étude rétrospective sur plus de 500 femmes. Ces résultats en faveur de l’ovariectomie prophylactique semblent confortés par une autre étude, celle-ci prospective, et parue également dans le NEJM du 23 mai.

La chirurgie prophylactique dans un contexte génétique à risque lié aux mutations BRCA1/BRCA2 est assez discuté tant en raison de son impact psychologique que de ces résultats en terme de réduction du risque de cancers gynécologiques.

Une étude rétrospective publiée aujourd’hui dans le NEJM fournit des résultats largement en faveur de l’ovariectomie prophylactique bilatérale chez ces patients. En effet, cette intervention pourrait réduire de 96 % le risque de cancer de l’épithélium coelomique lié à des mutations BRCA1/BRCA2 et de moitié le risque de cancer du sein.

Dans leur étude, Rebbeck et al ont suivi pendant au moins huit ans 551 femmes porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2 associées à un risque cancéreux. L’incidence des cancers gynécologiques a été comparée entre celles qui avaient bénéficié d’une ovariectomie bilatérale prophylactique et celles qui n’avaient pas reçu cette procédure.

Comme l’on pouvait s’y attendre, l’incidence des cancers de l’épithélium coelomique était significativement pus faible dans le groupe ovariectomie, rapportent les auteurs. En effet, si l’on exclut les cas diagnostiqués lors de l’intervention, « l’ovariectomie prophylactique a significativement réduit le risque de cancer de l’épithélium cœlomique (hazard ratio = 0,04 ; IC 95 % = 0,01-0,16) ». Le risque de cancer du sein était réduit d’environ 50 % (HR = 0,47 (0,29-0,77)), ajoutent les auteurs.

Cette analyse rétrospective doit être rapprochée de l’étude prospective de Kauff et al dans le même numéro du NEJM. Ces données ont fait l’objet d’une présentation il y a quelques jours à l’ASCO 2002 (voir dépêche Caducee.net du 21/05/2002).

Elles montrent avec un recul de deux ans que la salpingo-ovariectomie préventive permet de réduire le risque de cancer du sein et le risque de cancer gynécologique lié à BRCA1/BRCA2. Par rapport à une surveillance étroite, le risque global serait diminué de 75 %.

Source : N Engl J Med 2002 ;346 :1609-15, 1616-22

SR

Descripteur MESH : Risque , Gynécologie , Femmes , Ovariectomie , Tumeurs du sein , Génétique , Patients

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