Stress et risque cardiaque: un lien remis en cause

C’est tout du moins la conclusion d’une étude prospective à paraître dans le BMJ, qui s’est intéressée à la relation entre le stress psychologique ressenti et les maladies cardiovasculaires. Les résultats ne montrent pas de lien objectif entre le stress et les symptômes cliniques observés, mais plutôt avec les symptômes décrits et ressentis par les patients. D’après les auteurs, les études qui établissent ces liens possèdent des biais au niveau de l’estimation du stress et des catégories de population étudiées.

Les auteurs britanniques de cette étude ont évalué, sur une période de 21 ans, parmi 5606 hommes et 2623 femmes écossais, la prévalence des angors et des pathologies de type ischémique (détectés par ECG), selon l’état de stress psychologique décrits par les participants.

Les hommes qui se jugeaient les plus stressés étaient également ceux rapportant le plus de symptômes de maladies (dont l’angor) et ceux ayant le plus été admis à l’hôpital.

Cependant, la prévalence de maladies coronariennes n’a pas été associée avec un degré important de stress, ce dernier ayant même été inversement corrélé avec la mortalité globale ainsi qu’avec la mortalité cardiovasculaire.

Ces observations font dire aux auteurs que les études précédentes sur la relation entre le stress et les maladies cardiovasculaires étaient biaisées du fait entre autres que les gens les plus stressés se trouvent plus de symptômes que les autres.

Les auteurs ont également noté que les personnes les plus stressées fumaient davantage, buvaient plus et étaient plutôt sédentaires.

Cependant, et pour expliquer l’apparente contradiction avec les résultats des autres études, les auteurs précisent que ces personnes avaient des meilleurs emplois que les autres et étaient en meilleur santé.

Or les études antérieures montrent par ailleurs une corrélation entre le niveau de stress et l’incidence des maladies cardiovasculaires chez les personnes ayant un statut socio-économique moins élevé.

Ceci explique peut-être cela…

Source : BMJ 25 mai 2002;324:1247-51

PI

Descripteur MESH : Risque , Maladies cardiovasculaires , Stress psychologique , Patients , Population , Personnes , Hommes , Mortalité , Prévalence , Femmes , Santé

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