Alzheimer : l’immunothérapie remise en question ?

L’immunisation contre le peptide beta-amyloïde a donné jusqu’ici des résultats encourageants chez des souris modèle de la maladie d’Alzheimer. Cependant, une étude menée sur un modèle plus fidèle montre que cette approche d’immunisation pourrait augmenter le risque d’hémorragie cérébrale.

Ces nouvelles données sont publiées dans le dernier numéro de la revue Science. La formation de plaques composées de peptide beta-amyloïde est une des caractéristiques essentielles de la maladie d’Alzheimer. L’immunisation contre ce peptide a permis chez des souris utilisées comme modèle d’éviter la formation de ces plaques et de faciliter leur disparition.

Des chercheurs suisses, allemands et américains menés par M. Pfeifer ont utilisé des souris qui développent une angiopathie cérébrale similaire à celle observée chez les patients avec un Alzheimer.

Les animaux présentaient aussi toutes les marques de la maladie d’Alzheimer, avec notamment la formation des plaques amyloïdes.

Les auteurs ont pu montrer que l’immunisation des souris a entraîné une augmentation du risque d’hémorragie cérébrale, vraisemblablement en liaison avec la fragilité vasculaire sous-jacente.

Dans ce contexte, la stratégie de vaccination contre le peptide beta-amyloïde doit être envisagée avec prudence dans la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs expliquent que ces problèmes pourraient peut-être être évités avec des anticorps dirigés contre d’autres régions du peptide beta-amyloïde. La sélection des patients les moins exposés à ce risque vasculaire devrait aussi être envisagée.

Source : Science 2002, 15 novembre.

Descripteur MESH : Amyloïde , Maladie , Risque , Patients , Animaux , Anticorps , Maladie d'Alzheimer , Vaccination

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