La fosmidomycine : un nouvel espoir contre le paludisme

Une étude préliminaire vient de montrer que la fosmidomycine donne de bons résultats dans le traitement du paludisme. Elle pourrait se révéler particulièrement utile contre les souches multirésistantes de Plasmodium falciparum.

Ces résultats viennent de faire l’objet d’une publication dans l’édition du Lancet datée du 14 décembre. Le besoin de nouveaux traitements contre le paludisme est devenu un problème critique avec l’apparition de résistances aux traitements conventionnels comme la chloroquine ou la sulfadoxine/pyrimethamine, notamment en Afrique Sub-Saharienne.

Dans leur article paru dans le Lancet, Albert Missinou (Hôpital Albert Schweitzer, Lambaréné, Gabon) et ses confrères rappellent que la fosmidomycine inhibe un enzyme clé du parasite P. falciparum. In vitro, elle bloque la croissance des souches multirésistantes.

De premiers essais chez l’homme ont partiellement validé son profil de sécurité. Cette nouvelle étude portait sur son efficacité chez les patients infectés. La fosmidomycine a été administrée (1,2 g toutes les 8 heures) à 9, 8 et 10 patients pendant 5, 4 et 3 jours respectivement.

Le médicament a été bien toléré. Les taux de guérison (absence de parasite) à deux semaines étaient de 89 %, 88 % et 60 % pour les traitements de 5, 4 et 3 jours.

Selon Peter Kremser qui a encadré cette étude : « Ces données suggèrent que la fosmidomycine est un traitement sûr et efficace contre le paludisme chez les Africains adultes s’il est administré pendant quatre jours ou plus ». Son efficacité pourrait être étudiée avec d’autres antipaludéens.

Source : Lancet 2002; 360: 1941–42

Descripteur MESH : Paludisme , Patients , Afrique , Chloroquine , Croissance , Essais , Gabon , In vitro , Sécurité

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