Efficacité et danger de l’interféron alpha dans le traitement pharmacologique des hémangiomes graves du nourrisson

L’interféron a sa place dans le traitement des hémangiomes graves du nourrisson, montre une étude, réalisée par des pédiatres et dermatologues d’Angers et de Paris et publiée dans le dernier numéro des Archives de Pédiatrie. Elle souligne que l’interféron alpha peut écourter le temps de régression spontanée des hémangiomes graves et indique que l’incertitude des effets à long terme de ce traitement doit faire réserver ses indications aux hémangiomes graves, après échec de la corticothérapie, ce qui impose une surveillance neurologique étroite des enfants traités.

Comme on le sait, les hémangiomes graves, du fait de leur siège ou de leur retentissement, nécessitent un traitement pharmacologique de blocage. La corticothérapie par voie générale est indiquée en première intention. En cas d’échec, l’interféron alpha est proposé. Il s’agit plus précisément d’INF-alpha 2a.

Les auteurs rapportent un premier cas, un hémangiome extensif de l'hémiface gauche et du cou nécrosant la lèvre supérieure et l’oreille. Ils indiquent qu’après 11 mois de traitement, l’hémangiome avait quasiment disparu.

Un second cas concerne un nourrisson présentant un hémangiome de l’hémiface droite avec un envahissement orbitaire exposant au risque d’amblyopie. L’INF-alpha 2a a permis une régression de l’hémangiome et l’ouverture de l’œil à partir du 3e mois de traitement. Cependant, une paraplégie spastique a été diagnostiquée à l’âge de 18 mois. L’IRM cérébrale et médullaire était normale et aucune cause n’a permis d’expliquer cette atteinte neurologique

Pour les auteurs, la fréquence de la survenue de paraplégie spastique chez ces enfants pose le problème d’un risque neurologique non expliqué sur ce terrain.

Selon eux, « l’indication de ce traitement doit être discuté, en tenant compte des risques potentiels, chez les enfants présentant des hémangiomes graves d’extension cutanée sévère ou avec localisations viscérales, après échec de la corticothérapie ». Une surveillance neurologique étroite est indispensable, concluent-ils.

Source : Archives de Pédiatrie, 2000; 7 : 163-7.

Descripteur MESH : Nourrisson , Archives , Pédiatrie , Paris , Temps , Hémangiome , Paraplégie , Risque , Cou , Intention , Lèvre

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