Rhizarthrose primitive : les résultats de bonne qualité de la trapézectomie-interposition-ligamentoplastie

La trapézectomie associée à la ligamentoplastie et à l’interposition fibreuse permet de traiter les rhizarthroses peu évoluées mais résistant au traitement médical comme les rhizarthroses les plus évoluées, y compris chez les patients ayant une demande fonctionnelle importante. Telle est la conclusion d’une étude menée par des praticiens d’Arras, d’Auchel et de Lille qui se sont penchés sur le traitement chirurgical de la rhizarthrose primitive, pathologie commune affectant essentiellement la femme en période post-ménopausique.

Comme on le sait, pour traiter cette affection, plusieurs voies sont possibles : la trapézectomie, l’arthrodèse, l’arthroplastie prothétique avec ou sans ciment. On peut cependant aujourd’hui se demander si les traitements non prothétiques ont encore une raison d’être.

C’est justement pour répondre à cette question que des chirurgiens du service de chirurgie orthopédique et traumatologique du centre hospitalier d’Arras, de la clinique chirurgicale d’Auchel et du service d’orthopédie du CHRU de Lille ont revu une série de patients opérés par trapézectomie-interposition-ligamentoplastie.

Le Dr E. Camus et ses collègues ont revu 36 patients opérés entre 1986 et 1996 d’une rhizarthrose primitive, limitée à l’articulation trapézo-métacarpienne. La technique utilisée était celle de la trapézectomie-interposition-ligamentoplastie. 11 patients ont été opérés des 2 mains.

La série comprenait 29 femmes et 7 hommes âgés de 59 ans en moyenne (45-81 ans). Le recul moyen de la série est de 5 ans (11 mois-11 ans). La série portait au total sur 47 interventions.

Les patients ont été d’abord évalués avec un score fonctionnel incluant le résultat sur la douleur, la fonction au travail et dans les loisirs, puis, avec l’opposition du pouce, pour ce qui concerne la mobilité radiographique scapho-métacarpienne et la force de serrage.

Les résultats fonctionnels ont été excellents ou bons dans 42 cas, indiquent les auteurs qui ajoutent que l’opposition était satisfaisante dans 46 cas.

« L’âge et le côté opéré sont sans incidence sur les résultats. Le bénéfice de l’intervention persiste avec le temps. Le stade d’atteinte semble corrélé avec la qualité des résultats », poursuivent-ils.

Ils précisent enfin d’avoir eu « aucune complication décrites dans les autres techniques : synovite, ossifications, descellement, algodystrophie ».

Au total, l’état antalgique a été excellent, la mobilité et la force musculaire ont été assez bien conservées dans la majorité des cas.

Source : Chirurgie de la main, 2000 ; Vol.19, N°1, 36-43.

Descripteur MESH : Patients , Douleur , Femmes , Force musculaire , Hommes , Incidence , Main , Pouce , Synovite , Temps , Travail

Recherche scientifique: Les +