Après l’ADN nu, la piste de l’immunisation génique à l’aide d’ARN nu

Des chercheurs de l’Unité de génétique moléculaire des virus respiratoires de l’Institut Pasteur de Paris explorent une nouvelle immunisation génique basée sur l’utilisation d’ARN autoréplicatifs (réplicons) dérivés du génome de virus à ARN virus positif comme vecteurs pour l’expression in vivo d’antigènes hétérologues. Ils étudient la capacité de ces réplicons sous la forme d’ARN nu à introduire une réponse immunitaire chez la souris.

Le premier modèle développé par M. Vignuzzi et ses collaborateurs repose sur l’expression des antigènes internes du virus de la grippe A et l’évaluation de leur capacité à induire une réponse cellulaire T cytotoxique (CTL).

Pour cela, les chercheurs pastoriens ont construit des réplicons recombinants dérivés de l’ARN du poliovirus ou du virus de la Forêt de Semliki en opérant une substitution les séquences codant pour leurs protéines structurales par celles codant pour la nucléoprotéine grippale NP.

Les auteurs montrent que les molécules d’ARN correspondantes obtenues par transcription in vitro se répliquent après transfection dans des cellules HeLa et permettent l’expression de la NP.

Ils ont également pu mettre en évidence chez la souris l’induction d’une réponse CTL anti-grippale lors de l’injection du réplicon virus de la Forêt de Semliki-NP sous la forme d’ARN nu, mais pas lors de l’injection du réplicon poliovirus-NP.

Les auteurs soulignent que la protection conférée a été évaluée après une injection d’épreuve par le virus grippal A/PR/8/34.

Un second modèle a été développé par ces mêmes chercheurs. Il repose sur l’expression des antigènes glycosylés de surface, comme l’hémagglutinine HA du virus de la grippe A .

Les auteurs ont été amenés à construire un génome bicistronique dans lequel la synthèse de l’antigène hétérologue est découplée de celles de protéines du poliovirus du fait de la nécessité d’exprimer la HA sous la forme correctement glycosylée mais également de préserver l’expression cytosolique des polypeptides non structuraux du poliovirus.

Ils indiquent qu’un tel réplicon bicistronique se réplique après transfection dans des cellules humaines. Il permet aussi l’expression à la surface cellulaire de la HA sous une forme correctement glycosylée.

Les auteurs concluent que « l’induction d’anticorps anti-HA sera évaluée chez la souris après injection de ces réplicons sous la forme d’ARN nu ».

Source : Virologie, 2000, Vol.4, N°2, 180.

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