Consensus des spécialistes du foie : l'alcool tue peu à peu les citoyens européens

ATHÈNES, Grèce, December 10, 2010 /PRNewswire/ -- L'Europe échoue à faire face aux effets potentiellement mortels de la consommation d'alcool excessive et régulière sur la santé de ses citoyens. Les occurrences de maladies graves, comme la cirrhose du foie, augmentent à une vitesse alarmante et affectent les personnes à un plus jeune âge que par le passé.[1] Les nombreuses politiques actuelles n'ayant pas été suffisantes pour résoudre les problèmes médicaux liés à l'alcool à travers l'Europe,[2] les spécialistes du foie ont évoqué une gamme de solutions à mettre en pratique pour lutter contre les maladies et les décès causés par l'alcool, durant une conférence monothématique organisée aujourd'hui par l'Association européenne pour l'étude du foie (EASL).

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Les maladies du foie constituent le principal fardeau pour la santé attribuable à l'alcool et l'Europe affiche le taux le plus élevé de consommation d'alcool au monde (11 litres d'alcool pur par adulte et par an).[3] Un adulte sur quinze souffre de troubles médicaux graves à cause de sa consommation d'alcool - faisant de l'alcool la troisième principale cause de maladies et de décès précoces, après le tabac et l'hypertension.[1,4] Un adulte européen sur sept (âgés de 15 ans ou plus) consomme en moyenne plus de 35 cl d'alcool par semaine (chez les hommes) et de 18 cl d'alcool par semaine (chez les femmes) et plus d'un sur cinq évoque un épisode de consommation abusive (44 cl d'alcool par semaine) au moins une fois par semaine.[4]

L'une des questions clés abordées lors de la conférence est le nombre croissant de décès dus aux maladies du foie causées par une consommation abusive d'alcool quotidienne ou quasi quotidienne au sein de la population adulte, s'ajoutant au problème de la consommation occasionnelle excessive chez les jeunes. La consommation quotidienne d'alcool implique un risque deux fois plus élevé de dommage au foie, comparativement à une consommation intermittente ayant lieu une ou deux fois par semaine.[5] Le risque de maladies du foie devient significatif à environ 20 cl d'alcool par semaine et augmente considérablement à plus de 40 cl d'alcool par semaine.[6]

Lors de cette conférence, les spécialistes du foie ont proposé la réévaluation du concept d'unités d'alcool à l'échelle européenne en ne se référant qu'à des centilitres d'alcool pur, ainsi que l'évaluation standardisé de la consommation d'alcool de tous les patients, en particulier des patients obèses, qui sont le plus à risque.

Mais il ne s'agit pas non plus uniquement d'un défi sanitaire. La forte position de l'industrie de l'alcool qui conteste les recommandations des experts médicaux concernant la promotion de l'alcool auprès du grand public constitue également un obstacle significatif.

Le Professeur Mark Thursz, Secrétaire général adjoint de l'EASL, a déclaré : « Des messages clairs portant sur la consommation d'alcool saine doivent être élaborés et communiqués au public. Le concept de consommation responsable peut être dangereux s'il se réfère uniquement aux effets psychologiques préjudiciables (addiction, alcool au volant, comportement désordonné), car le fait de boire en fonction des niveaux qui répondent à ces problèmes demeure nuisible pour la santé des individus et de leur foie. C'est pourquoi tant de mesures politiques n'ont pas réussi à lutter efficacement contre l'impact de l'alcool sur la santé des citoyens jusqu'à présent. »

« En tant que l'un des déterminants de la santé clés de l'Europe, l'alcool n'est pas suffisamment pris en considération, en particulier en comparaison avec le tabac et l'obésité. Les Institutions européennes doivent soutenir de façon urgente une recherche épidémiologique plus complète, qui aidera à établir le fardeau réel de l'alcool sur la santé. Des sanctions économiques et légales, qui sont déjà en place dans le cas de l'obésité (avec l'étiquetage des aliments) et de la lutte contre le tabac (par l'intermédiaire de publicités et d'interdictions de fumer dans les lieux publics), sont également nécessaires. »

Références

[1] Dommages liés à l'alcool en Europe. Bulletin d'information. DG SANCO. 2006. http://ec.europa.eu/health/ph_determinants/life_style/alcohol/documents/alcohol_factsheet_en.pdf. Accédé le 25/11/2010.

[2] Peter Anderson, Dan Chisholm, Daniela C Fuhr. Efficacité et rentabilité des politiques et programmes visant à réduire les dommages causés par l'alcool. Lancet 2009 ; 373 : 2234-46.

[3] L'alcool en Europe : Principaux faits. http://www.eurocare.org/resources/factsheets/alcohol_in_europe/alcohol_in_europe_key_facts. Accédé le 19/11/2010.

[4] Manuel de mesures pour limiter les méfaits de l'alcool. Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe. 2009.

[5] Dawson DA, Li TK, Grant BF. Une étude prospective de la consommation d'alcool à risque : à risque pour quoi ? Dépendance aux drogues et à l'alcool. 95(1-2), 62-72 (2008).

[6] Nick Sheron, Emma Brandish. Modes de consommation et le risque de graves maladies hépatiques. Expert Rev. Gastroenterol. Hepatol. 4(3), xxx-xxx (2010)

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