Surveillance de la rougeole en France : Bilan et évolution en vue de l’élimination de la maladie

Bien qu’il existe un vaccin s ûr, très efficace et peu co ûteux, la rougeole touche, selon les estimations de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), plus de 30 millions d’enfants dans le monde et provoque près de 777 000 décès chaque année, dont plus de la moitié surviennent en Afrique. De toutes les maladies évitables par la vaccination, c’est la rougeole qui tue aujourd’hui encore le plus d’enfants (la rougeole est la cause de 50 à 60% des décès provoqués par les maladies à prévention vaccinale).

L’assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants a adopté en 2002 une résolution visant à réduire, d’ici 2005, le nombre des décès dus à la rougeole de 50% par rapport à 1999. Devant les résultats encourageants obtenus dans le cadre de l’initiative d’éradication de la poliomyélite, les pays membres de la région européenne de l’OMS, dont la France, se sont engagés en 1998 dans une politique d’élimination du virus de la rougeole ainsi que de prévention de la rubéole congénitale et de contrôle des oreillons. Cette politique doit aboutir en 2010 suivant ainsi l’exemple du continent américain.

Le niveau de couverture vaccinale à atteindre pour interrompre la transmission du virus de la rougeole a été estimé à au moins 95% avec deux doses. Certains pays ont atteint cet objectif et ont ainsi montré la faisabilité d’interrompre la transmission du virus. A titre d’exemple, la Finlande n’enregistre déjà plus de cas autochtone de rougeole depuis 1996 et le taux de couverture vaccinale contre la rougeole, égal à 81% en 1986, s’est élevé à plus de 96% dès 1991 avec deux doses.

Le nombre total de cas déclarés dans la région européenne de l’OMS est passé de 304 184 cas en 1991 à environ 67 759 en 2001, dont plus de 16 000 pour l’Europe de l’Ouest. Cette même année, 22 cas de rougeole étaient notifiés en France, à travers le réseau de médecins sentinelles développé à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm U444), correspondant à une incidence extrapolée de 8 460 cas qui ne sont pas inclus par l’OMS dans le total.

Depuis l’introduction du vaccin contre la rougeole dans le calendrier vaccinal en France, en 1983, l’incidence de la rougeole a considérablement diminué. Cependant, des épisodes récents, notamment en région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, ont montré une circulation active du virus dans certains départements français de faible couverture vaccinale. La proportion de sujets réceptifs (susceptibles) à la rougeole dans la population représente un obstacle à l’atteinte des objectifs d’élimination de la rougeole en France. De plus, les modalités de surveillance ne sont plus adaptées à la situation épidémiologique actuelle. Le Conseil supérieur de l’hygiène publique de France (CSHPF) a constitué en 2004 un groupe de travail chargé d’élaborer un plan national d’élimination de la rougeole et de la rubéole congénitale.

Le présent rapport fait un état des lieux des modalités de surveillance de la rougeole et de la situation épidémiologique actuelle en France, ainsi que dans d’autres pays européens, et présente les éléments et les outils de surveillance qui devront être renforcés ou mis en place dans la perspective d’élimination de la transmission du virus rougeoleux en France.

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