Le Programme africain de vaccins contre le SIDA a besoin de US$ 233 millions

L’Afrique ne reçoit que 1,6 % du montant total affecté à la recherche sur le Sida dans le monde.

Les chercheurs africains, les organisations multilatérales, les donateurs, les instituts de recherche et les entreprises se réuniront les 3 et 4 juin prochains pour accélérer la recherche et les tests en vue de la mise au point d’un vaccin contre le SIDA pour l’Afrique. La réunion vise à définir un plan d’action pour les sept prochaines années et à obtenir US $233 millions pour financer le Programme africain de vaccins contre le SIDA.

Si les deux tiers des personnes vivant avec le VIH résident en Afrique, la recherche africaine sur les vaccins ne reçoit actuellement que US $41 millions sur les US $2,5 milliards consacrés chaque année à la recherche sur le VIH, c’est-à-dire 1,6 % à peine.

Alors que plus de 30 essais sur des vaccins contre le VIH ont été effectués dans le monde depuis 1987, seuls deux l’ont été en Afrique. Or, certaines souches de VIH présentes en Afrique sont différentes de celles que l’on rencontre dans les autres parties du monde et les vaccins actuellement éprouvés en Asie ou aux Etats-Unis ne conviennent peut-être pas aux Africains.

Comme l’explique Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, « Un vaccin pour l’Afrique serait la meilleure mesure de prévention à long terme contre le SIDA ; cette initiative mérite que l’on y consacre des efforts colossaux afin de pouvoir faire face à la tragédie de la santé et du développement qu’est devenu le SIDA pour de nombreux pays africains ».

Un des aspects de la stratégie du Programme est d’assurer une participation active des chercheurs et des instituts de recherche africains. Un des principaux obstacles à la recherche sur des vaccins contre le VIH en Afrique tient à l’infrastructure insuffisante en matière de recherche. Une partie des US $233 millions nécessaires contribueront à renforcer les installations régionales et l’expertise locale.

Pour Yasuhiro Suzuki, Directeur exécutif de la Technologie de la santé et des produits pharmaceutiques à l’OMS, « Si l’on considère que le coût moyen de la mise au point d’un nouveau médicament aux Etats-Unis est de US $800 millions, une facture de US $233 millions pour sauver tant de vies semble bien modeste ».

Quinze pays d’Afrique de l’Ouest ont officiellement exprimé leur appui politique et leur engagement en faveur du Programme, annonçant des contributions de US $50 000 par an pour mener des activités communes. Le Programme a également été adopté par les chefs d’Etat africains lors du Sommet africain de 2001 sur le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme qui a eu lieu à Abuja, au Nigéria.

Le Programme a déjà appuyé l’élaboration de plans nationaux de vaccins contre le SIDA au Nigéria et en Tanzanie. On recherche maintenant des moyens de financer la mise au point de produits et des tests sur des vaccins potentiels appropriés et de mettre sur pied des systèmes permettant de les rendre aussi largement accessibles que possible.

Aujourd’hui, 21 ans après la découverte du SIDA, 40 millions de personnes vivent avec le VIH, dont 70 % sont des Africains. En fait, le SIDA est aujourd’hui la principale cause de décès en Afrique et la quatrième dans le monde.

Chaque jour, 15 000 personnes sont infectées par le VIH, le virus à l’origine du SIDA, et 95 % de ces infections surviennent dans des pays en développement. C’est ce qui explique le consensus croissant selon lequel un vaccin contre le SIDA offre les meilleures perspectives à long terme pour lutter contre l’épidémie, surtout dans les pays en développement.

La réunion qui aura lieu au Cap regroupera les chercheurs, responsables politiques, représentants de l’industrie et donateurs de toutes les parties du monde, et notamment de 15 pays africains. Parmi les participants, on retrouvera le Dr Mantu Tshabalala-Msimang, Ministre sud-africain de la Santé, et le Dr Awa Coll-Seck, Ministre de la Santé du Sénégal. La réunion est organisée par l’Organisation mondiale de la Santé et le Secrétariat de l’ONUSIDA, en collaboration avec les National Institutes of Health des Etats-Unis, l’Initiative internationale pour un vaccin contre le SIDA, l’Agence nationale française de Recherche sur le SIDA, la Banque mondiale, la Fondation Bill et Melinda Gates et d’autres organisations.

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