Covid-19 : les 10 régions les plus vulnérables d’Afrique se trouvent dans 6 pays

Covid-19 : les 10 régions les plus vulnérables d’Afrique se trouvent dans 6 pays Un nouvel indice a été élaboré pour combler un manque crucial d’information et pour aider les gouvernements africains, les responsables de la santé, les organisations non gouvernementales à réagir face à la pandémie de coronavirus. Ce dernier a révélé que même si l’Afrique n’a pas encore été submergée par le COVID -19, plusieurs régions dévoilent des signes inquiétants de vulnérabilité aux impacts sociaux, économiques et sanitaires d’une épidémie qu’il ne faut guère ignorer.

COVID-19 Community Vulnerability Index (CCVI) de l’Afrique, développé par la Fondation Surgo, a été inspiré du COVID-19 Community Vulnerability Indexdes États-Unis , présenté comme une ressource par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis. Il s’agit du premier indice panafricain à évaluer la vulnérabilité au COVID-19 non seulement entre, mais également au sein des pays.

« En nous exposant les différentes façons selon lesquelles les régions africaines peuvent être vulnérables au COVID-19 au-delà de la simple mortalité, cet indice nous donne un pouvoir prédictif que nous n’avons jamais eu auparavant », a déclaré Dr Sema Sgaier, directeur exécutif de la Fondation Surgo. « Bien qu’il ne soit pas prédictif sur la propagation du virus, cet indice évalue la capacité d’une région en Afrique à atténuer les impacts sanitaires, économiques et sociaux du COVID-19 et propose un plan d’actions prioritaires à mettre en œuvre pour chaque région ».

Le CCVI d’Afrique classe 751 régions dans 48 pays africains en termes de vulnérabilité au COVID-19 selon sept thèmes essentiels : statut socioéconomique, densité de la population, accès aux transports et au logement, facteurs épidémiologiques, facteurs du système de santé, fragilité et âge de la population. Il s’agit du seul indice à mesurer la vulnérabilité au COVID-19 sur le continent africain à un niveau infranational.

Pour sa part, Magdalena Banasiak, Conseillère principale en matière d’innovation au Département du Développement international (DFID), qui gère le programme COVIDAction, qui a cofinancé l’indice, a souligné : « COVID-19 Community Vulnerability Index de l’Afrique comble un manque d’information qui défi depuis longtemps la communauté mondiale du développement ». « Jusqu’à présent, les données limitées sur le COVID-19 en Afrique n’ont pas vraiment reflété où cette pandémie pourrait avoir le plus grand impact — en partie en raison de la faible intensification des tests et des rapports incomplets. Maintenant, nous pouvons mieux comprendre et prioriser les efforts déployés pour riposter à la pandémie non seulement entre, mais également au sein des pays africains », a-t-elle ajouté.

Principales conclusions

1) La population relativement jeune de l’Afrique s’avère jusqu’à présent être sa meilleure défense contre les décès dus au COVID-19.

  • Les régions à faible vulnérabilité liées à l’âge — Nairobi, au Mandera et Kajiado au Kenya ou Lusaka en Zambie — s’en sortiront mieux de cette crise en termes d’hospitalisations pour COVID-19, du besoin des malades aux soins intensifs et des taux de mortalité.
  • Les systèmes de santé limités dans les pays africains pauvres comme le Mozambique et le Mali sont en partie compensés par leurs populations plus jeunes, qui montrent, maintes fois, des taux d’hospitalisation prévus inférieurs à ceux des pays riches comme l’Afrique du Sudet l’Égypte. Ces pays plus riches d’Afrique du Nord et du Sud ont des populations plus âgées, qui sont beaucoup plus vulnérables aux hospitalisations et aux résultats positifs aux tests du COVID-19.
  • Le taux de mortalité par infection (IFR) projeté selon la répartition par âge et sexe sur le continent est relativement faible dans la plupart des régions d’Afrique — entre 0,10 % et 0,15 %. C’est quatre fois moins par rapport aux États-Unis, où la plus grande proportion de la population est âgée (taux de mortalité atteignant 0,66 %).

2) La vulnérabilité au COVID-19 n’est pas répartie d’une manière égale à travers le continent, avec des facteurs de vulnérabilité variant selon la région.

  • Les 10 régions les plus vulnérables d’Afrique se trouvent dans six pays : la République démocratique du Congo (avec quatre des régions les plus vulnérables), le Malawi (avec deux des régions les plus vulnérables), l’Éthiopie, l’Ouganda, le Cameroun et le Madagascar.
  • Certains pays montrent des niveaux de vulnérabilité similaires, mais pour des raisons différentes. Par exemple, en Afrique du Sud, la vulnérabilité est répandue en raison des facteurs de risques épidémiologiques et de fragilité, mais le principal facteur de vulnérabilité au Tchadest dû aux facteurs socioéconomiques, tandis que le facteur essentiel de vulnérabilité au Cameroun est la fragilité.
  • Il existe de nombreuses régions présentant des niveaux de vulnérabilité similaires au sein d’un seul pays, comme le Sahel et le sud-ouest du Burkina Faso, où différentes raisons sous-jacentes expliquent cette vulnérabilité. La vulnérabilité du Saheldécoule de sa position comme épicentre de la violence humanitaire dans le pays, tandis que le Sud-ouest contient le plus grand pourcentage de la population âgée au Burkina Faso.

3) Plusieurs types de vulnérabilité coexistent au sein des régions et semblent être corrélés dans une certaine mesure :

  • De nombreuses régions qui ont expérimenté une vulnérabilité en raison des facteurs socioéconomiques connaissent également une vulnérabilité en raison de la solidité de leurs systèmes de santé et la qualité de leur logement. C’est le cas dans la région de la Somalie en Éthiopie, dans la région de Tahoua au Niger et dans la région de Manyara en Tanzanie.
  • Les régions à forte vulnérabilité socioéconomique ont tendance à* être peu vulnérables en termes de densité de population et de facteurs épidémiologiques, comme c’est le cas avec la région de Thaba-Tseka au Lesothoou la région d’Alibori au Bénin.
  • Une forte vulnérabilité épidémiologique signifie généralement une faible vulnérabilité en raison de l’âge, comme c’est le cas dans la région d’Abidjan en Côte d’Ivoireou dans la région de Lilongwe au Malawi, où plusieurs personnes meurent avant d’atteindre la vieillesse.

4) La mobilité a généralement diminué à travers le continent au cours des derniers mois, mais les zones les plus vulnérables sont les moins susceptibles de pratiquer la distanciation sociale.

  • Dans 16 pays africains disposant de données sur la mobilité, la mobilité a généralement diminué d’environ 12,2 % depuis la mi-février par rapport aux mouvements antérieurs à la propagation du COVID-19, ce qui est encourageant pour la lutte contre le virus.
  • Les habitants des régions les plus vulnérables comme Yobe, Zamfara et Bauchi, au Nigéria, n’ont pas autant pratiqué la distanciation sociale que leurs homologues dans les régions moins vulnérables comme le Lagos, le territoire de la capitale fédérale et Osun, au Nigeria — ce qui accroît la probabilité de leur infection et aggrave les défis de ces régions dans la lutte contre le virus.
  • En moyenne, plus une région est vulnérable en raison des facteurs liés au système de santé, moins elle pratique la distanciation sociale (même si les systèmes de santé pauvre ont particulièrement besoin d’un « aplatissement de la courbe » à travers la distanciation sociale). C’est le cas dans des régions comme Al Wadi al Jadid, en Égypte, Kavango, en Namibie et Mara, en Tanzanie.
  • En moyenne, plus une zone est vulnérable en raison de la densité de la population et des facteurs épidémiologiques, plus elle pratique la distanciation sociale — comme c’est le cas dans des régions commele Dakar, au Sénégal et le Cap-Occidental, en Afrique du Sud.

Pour explorer l’index et en savoir plus, veuillez consulter le lien suivant : precisionforcovid.org/africa.

Le CCVI de l’Afrique est rendu possible en partie grâce au soutien du # COVIDAction Data Challenge, à travers un prix décerné par le Département du Développement international (DFID) deFrontier Technologies Hub de l’UKAID.

Notes techniques :

Les pays exclus par le manque de données sont : le Cap-Vert, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, les iles Maurice, la Mayotte (France), la Réunion (France), São Tomé et Príncipe, aux Seychelles et le Sahara occidental.

Les sources de données : l’Enquête démographique et de santé (EDS), Institutes of Health Metric and Evaluation (IHME), Malaria Atlas Project, Uppsala Conflict Data Program (le programme Uppsala sur les conflits), le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), la Banque mondiale, Open data for Africa, les enquêtes en grappes à indicateurs multiples, le projet Armed Conflict Location & Event Data (ACLED), le projet Global Roads Inventory, World Pop et Global Data Lab. Les données sur la mobilité proviennent de Google. Les taux de décès et d’hospitalisation proviennent de Salje et al. (2020) dans la revue Science, et sont aimablement fournis par Dr Mumtaz et Professeur Raddad.

À propos de Surgo Foundation

Surgo Foundation, basée à Washington, D.C., est une organisation à but non lucratif consacrée à la résolution des problèmes sanitaires et sociaux avec précision. Pour ce faire, nous rassemblons tous les outils disponibles de la science comportementale, la science des données et l’intelligence artificielle pour lancer des solutions qui amélioreront et sauveront des vies. Nous travaillons aux États-Unis et dans les pays à faibles revenus pour résoudre des problèmes tels que le COVID-19, le VIH/sida, la tuberculose, la mortalité maternelle, les soins de santé, le logement, et plus. Veuillez consulter le lien de notre organisation sur surgofoundation.org.

À propos de COVIDaction

COVIDaction est un partenariat conclu entre Frontier Technology Hub du DFID, Global Disability Innovation Hub (GDI Hub) et l’Institut d’Ingénierie de la santé à l’UCL en participation avec d’autres collaborateurs, il est conçu pour explorer ces questions. Le partenariat travaille avec une gamme de collaborateur pour construire un pipeline de technologies et d’innovation visant à soutenir les actions prises pour lutter contre la pandémie du COVID-19 dans les domaines clés. Ensemble, nous prévoyons de parcourir le monde à la recherche d’idées prometteuses, d’évaluer et de donner un sens à nos découvertes, de soutenir les meilleures idées grâce à des subventions accordées et au soutien fourni aux entreprises et de partager ce que nous apprenons dans notre parcours. Le partenariat vise à soutenir les idées à travers la production de données locales, de solutions et de systèmes de santé résilients. En savoir plus sur medium.com/covidaction.

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