Un exemple décentralisé plutôt satisfaisant de dépistage du cancer du sein : l’exemple du Bas-Rhin en France

Les résultats d’une expérience pilote de dépistage du cancer du sein très décentralisée, puisque basée sur la participation des structures médicales existantes dans le Bas-Rhin, en particulier les cabinets de radiologie et d’anatomopathologie, montrent qu’un tel dépistage est réalisable et qu’il peut donner de bons résultats. Ils indiquent aussi que « ces résultats ne peuvent être obtenus qu’à condition d’organiser le dépistage avec beaucoup de rigueur et à condition que les différents professionnels de la santé acceptent certaines contraintes », à savoir le respect de certaines règles, l’évaluation, le contrôle de qualité.

L’étude dirigée par le Dr P. Schaffer et ses collègues strasbourgeois et publiée dans le Journal de radiologie présente les résultats du dépistage du cancer du sein dans le département du Bas-Rhin au bout de 8 ans de fonctionnement.

Ce programme a débuté en mai 1989 dans un département comportant 970.000 habitants. Il concerne les femmes âgées de 50 à 65 ans et repose sur le volontariat des femmes qui ne sont donc pas convoquées individuellement.

L’intervalle entre 2 examens est de 2 ans dans le Bas-Rhin.

Après 8 ans de fonctionnement, les résultats sont « plutôt satisfaisants », notent les auteurs.

En effet, le taux de couverture de la cohorte initiale atteignait 77 % au 31 décembre 1997. Par ailleurs, la participation aux examens ultérieurs est excellente puisque supérieure à 85 %.

Les auteurs précisent que « les indicateurs précoces d’efficacité se sont aussi améliorés au fil des vagues pour atteindre des chiffres comparables aux études internationales : le taux de rappel est passé de 8,7 % à la vague prévalente à 2,3 % à la 3e vague incidente, le taux de cancers dépistés est passé de 5,5 pour 1.000 à 3,5 pour 1.000 ».

« La valeur prédictive positive (VPP) du dépistage est passée de 6,3 à 15,1 % et la VPP de la biopsie est passée de 48,8 à 72,5 % », ajoutent -ils.

Cette expérience bas-rhinoise montre donc qu’un dépistage décentralisé, reposant sur les cabinets de radiologie et d’anatomopathologie « est possible en France et qu’il permettra une baisse de la mortalité par cancer du sein ».

Cependant, il est indispensable, de l’organiser, de l’évaluer en permanence et de mettre en place un système d’assurance qualité à tous les niveaux pour garantir à la femme une prise en charge optimale, concluent les auteurs

Source : Journal de radiologie, 2000, 81 : 845-57.

Descripteur MESH : Tumeurs du sein , France , Radiologie , Contrôle de qualité , Santé , Femmes , Biopsie , Mortalité

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