Diabète de type 1 : l'administration d'insuline per os ne limiterait pas la destruction des cellules-β des îlots pancréatiques de Langherans

Une étude publiée dans le Lancet montre que l'insuline per os ne ralentit pas la perte de fonction des cellules-β chez les patients insulino-dépendants recevant de l'insuline en sous-cutané. Cet essai randomisé avait été engagé suite à de recherches menées sur des souris diabétiques non-obèse. Ces travaux indiquaient que l'insuline par voie orale pouvait freiner la destruction des cellules-β.

Cette étude sur l'efficacité de l'insuline per os dans le traitement du diabète de type 1 a été conduite par le Dr Lucy Chaillous (CHU, Hotel Dieu de Nantes) et plusieurs confère français. Cent trente et une personnes (131) ont été recrutées pour cette étude. Ces patients étaient âgés de 7 à 40 ans et présentaient tous les caractéristiques d'un diabète auto-immun.

Ils ont été inclus dans les deux semaines suivant le diagnostic et ne présentaient pas d'acidocétose. La perte de poids était inférieure à 10 % et la durée de la polyurie n'était pas supérieure à 6 semaines.

Les auteurs notent que ces critères étaient destinés à sélectionner les patients avec une sécrétion résiduelle d'insuline endogène, c'est à dire ceux qui étaient les plus susceptibles de bénéficier de ce type d'intervention.

Après randomisation, les sujets ont reçu 1fois par jour (en plus de l'insuline en sous-cutané) 2,5 mg, 7,5 mg d'insuline per os ou un placebo. Les concentrations en C-peptide plasmatique (permet d'évaluer la sécrétion endogène d'insuline et donc la fonction des cellules-β) et hémoglobine A1c (HbA1c) étaient identiques dans les trois groupes.

Après 12 mois de suivi, aucune différence significative n'a été observée entre les trois groupes. Les paramètres évalués étaient la dose d'insuline injectée, la concentration en HbA1c et la concentration du C-peptide plasmatique à jeun ou après stimulation (repas ou glucagon).

Le Dr Chaillous et ses collaborateurs ajoutent que ces résultats étaient indépendants de l'âge des patients ou de la concentration initiale en C-peptide. Les titres d'anticorps anti-insuline, GAD (glutamic acid decarboxylase), et anti IA1 (antigène des cellules-β) étaient similaires. Aucun effet secondaire n'a été observé.

Selon les auteurs, l'inefficacité de l'insuline per os à protéger les cellules-β peut être due à la dose ou au mode d'administration.

Source : Lancet 2000;356:545-549. lien vers le site www.thelancet.com

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