Trulicity (dulaglutide) : De nouvelles données cliniques

Trulicity (dulaglutide) : De nouvelles données cliniques Lors du dernier congrès de diabétologie outre-Atlantique (American Diabetes Association) le laboratoire Eli Lilly and Company a présenté de nouvelles données sur le dulaglutide, agoniste du récepteur du GLP-1 (Glucagon-Like-Peptide-1) hebdomadaire prêt à l’emploi. Les données présentées portent sur les résultats de l’essai clinique AWARD-11 ainsi que des données américaines de persistance du dulaglutide 0,75 et 1,5 mg.

 

Résultats de l’étude Award 11 à 36 semaines

Dans l’essai clinique AWARD-11 qui évaluait la sécurité et l’efficacité de doses plus élevées de dulaglutide (3 mg et 4,5 mg), les nouvelles données sur 36 semaines ont montré, chez des personnes ayant un diabète de type 2, que le profil de tolérance des doses à l’étude était favorable, et que ces doses ont entraîné une diminution de l’HbA1C jusqu’à 1,9 % (critère principal) ainsi qu’une réduction pondérale atteignant 4,5 kg par rapport au poids initial. Ces résultats ont été publiés, le 8 mai, dans le Journal of the Endocrine Society.

Les doses de 3 et 4,5 mg ont entraîné des diminutions statistiquement supérieures de l’HbA1C par rapport à la dose de 1,5 mg de dulaglutide, quelle que soit l’approche statistique retenue (« efficacy estimand » et treatment regimen estimand »).

Selon l’« efficacy estimand » qui prend en compte les patients qui sont restés sous traitement, le dulaglutide 3 mg et 4,5 mg a entrainé des réductions significativement supérieures de l’HbA1C et du poids par comparaison au dulaglutide 1,5 mg :

Traitement

Diminution de l’HbA1C (critère principal)

(8,6 % à baseline)

Perte de poids

(95,9 kg à baseline)

dulaglutide 4,5 mg

-1,9 %*

 -4,7 kg*

dulaglutide 3 mg

-1,7 %*

 -4,0 kg*

dulaglutide 1,5 mg

-1,5 %

 -3,1 kg

* significativité statistique comparativement au dulaglutide 1,5 mg

Selon le « Treatment regimen estimand », chacune des doses a entraîné une diminution de l’HbA1C et une perte de poids significative. Seule la dose de 4,5 mg s’est avérée supérieure à la dose de 1,5 mg du dulaglutide.

Quelles que soient les modalités statistiques, la majorité des patients inclus dans l’étude ont atteint les objectifs d’HbA1C

Le profil de tolérance et de sécurité du dulaglutide (DU) aux doses à l’étude (3 mg et 4,5 mg) est comparable à celui du dulaglutide 1,5 mg. Les évènements indésirables les plus fréquemment rapportés étaient digestifs : nausées (DU 1,5 mg, 13,4 % ; DU 3 mg, 15,6 % ; DU 4,5 mg, 16,4 %), vomissements (DU 1,5 mg, 5,6 % ; DU 3 mg, 8,3 % ; DU 4,5 mg, 9,3 %), et diarrhées (DU 1,5 mg, 7,0 % ; DU 3 mg, 11,4 % ; DU 4,5 mg, 10,7 %).

Les résultats à 52 semaines, communiqués à l’« American Diabetes Association », sont cohérents à ceux observés à 36 semaines.

Les données sont en cours d’évaluation par les autorités européennes dans le cadre de l’extension de gamme pour dulaglutide 3 mg et 4,5 mg.

À propos de l’étude AWARD-11

Cette étude de phase 3, randomisée, en double-aveugle, avec groupes parallèles, a inclus 1 842 participants atteints de diabète de type 2 et a évalué l’efficacité et la sécurité de deux doses expérimentales de dulaglutide (3 mg et 4,5 mg) comparativement à la dose de 1,5 mg de dulaglutide. L’objectif principal de l’étude était de démontrer que les doses de dulaglutide à l’étude (3 mg et/ou 4,5 mg) en administration hebdomadaire étaient supérieures à la dose autorisée de dulaglutide de 1,5 mg, sur la diminution de l’HbA1C à 36 semaines, chez des personnes atteintes d’un diabète de type 2 insuffisamment contrôlé sous traitement concomitant par la metformine. L’objectif principal et les objectifs secondaires pouvaient être atteints si l’une des doses ou les deux permettaient d’atteindre la significativité statistique sur les critères d’évaluation. Les critères secondaires et exploratoires ont inclus l’évolution depuis la baseline du poids moyen et de la glycémie moyenne à jeun, le pourcentage de patients atteignant l’objectif d’HbA1C

De nouvelles données américaines sur l’adhérence et la persistance

À six mois, ces données en vie réelle ont montré que le dulaglutide était associé à une adhérence au traitement supérieure et à une persistance plus longue comparativement au sémaglutide ou à l’exénatide hebdomadaire (stylo BCise) chez des personnes diabétiques de type 2 initiant un traitement par agoniste du récepteur du GLP-1.

L’étude en vie réelle s’est basée sur des données américaines de demandes de remboursement des personnes ayant un diabète de type 2 et initiant un traitement injectable hebdomadaire par dulaglutide, sémaglutide ou exénatide. Les cohortes appariées étaient équilibrées pour les caractéristiques d’âge, de sexe, de complications du diabète et de comorbidités spécifiques.

Les résultats principaux sont présentés ci-dessous

dulaglutide versus sémaglutide injectable

dulaglutide versus exénatide hebdomadaire

· Adhérence : 59,7 % (dulaglutide) versus 42,7 % (sémaglutide).

· Persistance : 143,6 jours (dulaglutide) versus 129,9 jours (sémaglutide).

· Arrêt du traitement : 30,8 % (dulaglutide) versus 40,8 % (sémaglutide).

· Adhérence : 58,1 % (dulaglutide) versus 40,3 % (exénatide).

· Persistance : 142 jours (dulaglutide) versus 121,4 jours (exénatide).

· Arrêt du traitement : 32,1 % (dulaglutide) versus 49,4 % (exénatide).

Le diabète de type 2 est une maladie progressive et individuelle et les études en vie réelle sont essentielles pour nous aider à mieux comprendre les expériences des individus vis-à-vis de la maladie et des traitements.

À propos de l’étude de l’adhérence et de la persistance

Cette étude observationnelle rétrospective en vie réelle a utilisé les demandes de remboursement répertoriées aux États-Unis dans la base de données HIRD® (HealthCore Integrated Research Database) entre août 2017 et juin 2019. Son objectif principal était de comparer l’adhérence et la persistance sur une durée de six mois chez des personnes atteintes de diabète de type 2 et initiant un traitement par agoniste du récepteur du GLP-1 hebdomadaire : dulaglutide (1,5 mg et 0,75 mg), sémaglutide (1 mg et 0,25/0,5 mg) et exénatide. La courbe de Kaplan-Meier et le modèle aléatoire proportionnel de Cox ont été utilisés pour étudier la persistance. Les patients sous dulaglutide ont été appariés par score de propension selon un ratio de 1/1 avec les utilisateurs du sémaglutide (3 852 paires) ou de l’exénatide (1 879 paires). Les cohortes appariées étaient équilibrées pour les caractéristiques de référence. Les personnes étudiées avaient 18 ans ou plus et étaient appariées suivant des caractéristiques incluant l’âge, le sexe, le score de complications aDCSI et certaines comorbidités sélectionnées.

À propos de Trulicity® 1,5 mg et 0,75 mg

Indication de Trulicity®

Trulicity est indiqué chez les adultes pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé en complément d’un régime alimentaire et d’une activité physique :

· en monothérapie, quand l’utilisation de la metformine est considérée comme inappropriée en raison d’une intolérance ou de contre-indications.

· en association avec d’autres médicaments destinés au traitement du diabète.

Pour les résultats des études concernant les associations, les effets sur le contrôle glycémique et les évènements cardiovasculaires, ainsi que sur les populations étudiées, voir les rubriques Mises en garde spéciales et précautions d’emploi, Interactions médicamenteuses et Pharmacodynamie.

Place de Trulicity® (dulaglutide) dans la stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2 recommandée par la HAS.

La mise en place de mesures hygiéno-diététiques efficaces doit être poursuivie tout au long de la prise en charge. La stratégie recommandée en 1ère intention pour chaque étape est la bithérapie metformine sulfamide hypoglycémiant et une trithérapie comprenant au moins metformine sulfamide hypoglycémiant.

Trulicity® est envisageable dans les situations suivantes :

Au stade de la bithérapie,

– En association à la metformine en cas d’intolérance ou de contre-indication aux sulfamides hypoglycémiants et si l’écart à l’objectif est > 1 % d’HbA1c, ou en cas d’échec de la bithérapie orale, si l’IMC est ≥ 30 kg/m² ou si la prise de poids sous insuline ou la survenue d’hypoglycémies sont une situation préoccupante.

Au stade de la trithérapie,

– En association à la bithérapie metformine sulfamide hypoglycémiant si l’objectif glycémique n’est pas atteint malgré une bithérapie par metformine sulfamide hypoglycémiant et si l’écart à l’objectif d’HbA1c est > 1 % ou si l’objectif glycémique n’est pas atteint malgré une trithérapie orale incluant metformine sulfamide hypoglycémiant, si l’IMC est ≥ 30 kg/m² ou si la prise de poids sous insuline est une situation préoccupante.

– En association à la bithérapie insuline basale metformine à dose optimale chez des patients DT2 insuffisamment contrôlés, en cas d’intolérance ou de contre-indication aux sulfamides hypoglycémiants ou en cas d’échec de la trithérapie insuline metformine sulfamide hypoglycémiant.

L’association insuline analogues du GLP-1 relève d’un avis spécialisé.

Patients de plus de 75 ans : l’utilisation des analogues du GLP-1 n’est pas actuellement recommandée chez les personnes âgées en raison d’une expérience clinique limitée. Pour plus d’informations et avant de prescrire, consultez la « Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2 » (janvier 2013) recommandée par la HAS, www.has-santé.fr

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