Publication des standards, options et recommandations en matière d’hormonothérapie dans les cancers du sein non métastatiques

Le Bulletin du cancer publie dans son dernier numéro les standards, options et recommandations (SOR) en matière d’hormonothérapie dans les cancers du sein non métastatiques. L’objectif de l’opération SOR, entrepris depuis 1993, est « d’améliorer la qualité et l’efficience des soins aux patients atteints de cancer en fournissant aux praticiens une aide à la décision facilement utilisable ».

Les principales recommandations pour la place de l’hormonothérapie dans la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein non métastatique indiquent que « l’hormonothérapie a des modalités d’application diverses en fonction de l’âge des patientes » : suppression ovarienne en période d’activité ovarienne, antiestrogènes en période de postménopause.

Malgré ses effets indésirables, le tamoxifène adjuvant (20 mg/j pendant 5 ans) est bénéfique chez la femmes dont la tumeur exprime des récepteurs aux estrogènes (ER).

Si la tumeur n’exprime pas de récepteurs aux estrogènes, il n’y a pas d’indication à le prescrire.

Chez les femmes ménopausées, lorsque la tumeur exprime des récepteurs aux estrogènes, le tamoxifène doit être prescrit.

Lorsque la tumeur n’exprime pas d’ER, la chimiothérapie peut être prescrite.

L’absence de traitement adjuvant peut être envisagée chez les femmes à l’état physiologique altéré.

Chez les femmes non ménopausées avec des tumeurs exprimant des ER, les résultats des essais comparant hormonothérapie et chimiothérapie suggèrent un bénéfice de l’hormonothérapie.

Cependant, « ces essais sont trop peu nombreux et hétérogènes pour faire considérer l’hormonothérapie seule comme le standard de traitement », écrit le groupe de travail dont le Dr Louis Mauriac (Institut Bergonié, Bordeaux) était le coordonateur.

Ont également participé à l’élaboration de ces SOR des oncologues, radiothérapeutes et chirurgiens de la FNCLCC de Paris, le centre Alexis-Vautrin (Nancy), la Polyclinique de Courlancy (Reims), de l’Institut Curie (Paris), de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif), du Centre Oscar-Lambret (Lille), du Centre René-Huguenin (Saint-Cloud).

Chez la femme non ménopausée, les associations chimiothérapie + suppression ovarienne (quel que soit son mode) ou chimiothérapie + tamoxifène « ne sont pas plus efficaces » que la chimiothérapie seule.

Chez la femme ménopausée, l’adjonction d’une chimiothérapie au tamoxifène améliore la survie sans rechute mais pas la survie globale.

Enfin, il convient de prendre en compte le rapport coût (toxicité des traitements)/efficacité (prolongation de la survie globale et/ou sans rechute) avant de décider d’une association. Elle peut être proposée aux femmes présentant des facteurs de risque métastatique majeurs.

Source : Bulletin du cancer, 2000 ; 87 : 469-90.

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