Médicaments et conduite automobile : de nouveaux pictogrammes plus informatifs

Le pictogramme qui identifie les médicaments pouvant avoir un retentissement sur les capacités de conduite va évoluer. Cette alerte visuelle, simple et compréhensible de tous, sera dorénavant déclinée selon trois niveaux de risque. De couleurs différentes, ces trois nouveaux pictogrammes signaleront aux usagers si la prise du médicament nécessite, lors de la conduite d'un véhicule, de simples précautions d'emploi, l'avis d'un professionnel de santé, ou encore s'il est totalement déconseillé de prendre le volant.

La prise d'un médicament susceptible d'altérer l'aptitude à la conduite est retrouvée chez environ 10 % des accidentés de la route. Les hypnotiques et les tranquillisants (en particulier les benzodiazépines) sont les substances les plus fréquemment mises en cause (1).

En 1999, face à ce constat, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a demandé aux industriels d'apposer un pictogramme (voiture noire dans un triangle rouge) sur le conditionnement extérieur des médicaments présentant un risque potentiel lors de la conduite d'un véhicule (voiture, poids lourd, deux-roues) ou lors de l'exécution de tâches nécessitant une attention soutenue, de la précision ou le respect de consignes de sécurité (utilisation de machines, de scies électriques, tronçonneuses…). Aujourd'hui, ce dispositif est complété par une indication du niveau de risque de ces médicaments. Il signale également l'attitude pratique que doit adopter l'utilisateur du médicament.

Cette nouvelle approche résulte des travaux d'un groupe d'experts, comprenant des spécialistes des différents domaines de la pharmacologie et des disciplines cliniques directement concernées par l'accidentologie. Les travaux du groupe ont permis d'évaluer, classe par classe, les médicaments présentant le plus de risque pour la conduite automobile. Les nouveaux pictogrammes seront progressivement apposés sur le conditionnement de ces médicaments au cours des prochains mois, tandis que l'expertise sera étendue à l'ensemble des médicaments pouvant avoir un retentissement sur les capacités de conduite.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un effort national, mené par la Délégation interministérielle à la sécurité routière et le Ministère de la Santé, visant à réduire le nombre d'accidents de la route, mais vise aussi à promouvoir le bon usage du médicament. En effet, à la différence d'autres substances pouvant rendre la conduite dangereuse (alcool, drogues), il ne faut pas perdre de vue les effets bénéfiques des médicaments. C'est pourquoi l'Afssaps a rédigé la mise au point " Médicaments et conduite automobile " à l'attention des médecins généralistes et des pharmaciens d'officine, ainsi qu'un dépliant destiné au grand public. Médecins et pharmaciens jouent un rôle important de sensibilisation des patients dans un domaine où le sens de la responsabilité de chacun doit être mis en alerte et éclairé par l'information sur les risques avant de prendre la décision de conduire.

¹ De Gier JJ. Estiation of psychotropic drug secondary effects on vigilance. Vigilance et Transports, aspects fondamentaux, dégradation et prévention. Presse Universitaires de Lyon ed, 1995.

 

 

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