Maladie de Parkinson : boire du café diminuerait-il le risque ?

Une étude parue dans Neurology montre que la consommation de café est liée à une diminution du risque de développement de la maladie de Parkinson. Toutefois, les auteurs avertissent que l’étude ne suggère en aucun cas que le café ait un effet protecteur direct sur la survenue de la maladie de Parkinson.

Diverses études ont montré que le tabac, l’alcool ou le café étaient inversement liés à la maladie de Parkinson. Cette association inverse a été diversement interprétée et reste controversée.

Les auteurs ont émis l’hypothèse que les individus ayant développé une maladie de Parkinson présentaient une personnalité prémorbide se manifestant tôt dans la vie qui les a amenés à éviter d’user de substances illicites, ou dangereuses pour leur santé.

Afin de valider cette hypothèse, les auteurs ont entrepris une étude comprenant 196 patients ayant développé la maladie de Parkinson entre 1976 et 1995 comparé à un groupe témoin ( sans maladie de Parkinson, syndromes parkinsoniens ou tremblements de toutes sortes) en tenant compte de l’âge et du sexe.

Cette étude a montré qu’il existait une différence de 10 % dans la quantité de café consommé entre le groupe de patients et le groupe contrôle.

Parmi les patients, 83 % sont des consommateurs réguliers de café contre 92 % pour le groupe témoin. Il existe également une différence nette dans la quantité de café consommé : 37 % des témoins consomment au moins 4 tasses de café par jour contre 21 % des patients. Par ailleurs, l’âge moyen au début de la maladie est de 8 années de plus chez les consommateurs de café par rapport à ceux qui n’en prennent jamais.

Ces résultats sont en accord avec d’autres travaux qui avaient montré une relation inverse entre la consommation de café et la maladie de Parkinson. On retrouve également plus de fumeurs dans le groupe témoin mais l’association n’est pas significative.

L’étude montre également que ceux qui chiquent ou prisent du tabac et les alcooliques ont une probabilité plus faible de développer la maladie de Parkinson.

Les Drs D. Maraganore et W. Rocca de la Mayo Clinic ne sont pas convaincus de l’effet protecteur du café sur la maladie de Parkinson et ne conseilleraient pas les patients d’augmenter leur consommation de café, de tabac ou d’alcool. Selon eux, l’étude montre que non seulement le café mais aussi l’usage de substances telles que l’alcool ou le tabac réduisait le risque de développer la maladie de Parkinson.

Toujours selon eux, l’étude soulève la question de savoir si ces trois substances possèdent des effets protecteurs indépendants ou si les patients ont en commun un certain type de personnalité les rendant moins prédisposés à la consommation de ces substances ou à la dépendance.

Source : Neurology 2000 ; 55 : 1350-1358

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