Alcoolisme : identification de régions altérées du cerveau

Des régions spécifiques du cerveau altérées par des années d’alcoolisme ont été identifiées chez de jeunes femmes adultes par des chercheurs de l’University of California (San Diego). Les résultats de leur étude sont parus dans le numéro de février du Journal of Alcoholism : Clinical & Experimental Research.

L’étude du fonctionnement du cerveau chez l’adulte alcoolo-dépendant a abouti à des résultats variés. Néanmoins, des études ont montré que des effets neurocognitifs associés à l’alcool se produisaient dès l’adolescence.

Le Dr S. Tapert et ses collaborateurs ont cherché à caractériser les régions cérébrales liées aux fonctions neurocognitives affectées.

Un groupe de jeunes femmes alcoolo-dépendantes (n=10) et un groupe contrôle (n=10) sans antécédents de dépendance à l’alcool ou à d’autres drogues sont entrés dans une étude longitudinale. Les individus des deux groupes avaient un âge (18-25 ans), une histoire familiale et une éducation comparables. Après un minimum de 72 h d’abstinence, les auteurs ont récolté diverses données provenant de l’IRM fonctionnelle et de tests neuropsychologiquess. Durant l’analyse par IRM fonctionnelle, les patients ont réalisé diverses taches de vigilance et de mémorisation spatiale.

L’étude montre que la mémorisation, comparé à la vigilance, produit une réponse neuronale plus importante dans certaines régions corticales. Au test de mémorisation non verbale, les femmes alcoolo-dépendantes présentent une réponse différentielle moindre (c’est à dire des anomalies significatives), comparé aux témoins, dans les régions frontales et pariétales, tout spécialement dans l’hémisphère droit (ces régions sont connues pour s’activer lors de la résolution d’un calcul mental ou de la lecture d’une carte par exemple).

«Les régions du cerveau qui sont actives lors d’une tache particulière ont besoin de sang oxygéné, pour nourrir ces régions», ajoute le Dr Taper. «Durant une tache de mémorisation, les femmes ayant un passé alcoolique ont moins de sang oxygéné dans les lobes frontal et pariétal du cerveau», poursuit-il.

De plus, en identifiant les sites spécifiques du dysfonctionnement cérébral, les auteurs ont noté que les femmes présentant les symptômes d’abstinence les plus graves avaient les résultats les plus faibles aux taches de mémorisation.

Les auteurs soulignent que puisque les symptômes d’abstinences sont corrélés à une diminution de la réponse cérébrale et des performances, les programmes de prévention devraient tenir compte de cet élément.

Source : Journal of Alcoholism : Clinical & Experimental Research 2001 ; 25 (2)

Descripteur MESH : Femmes , Cerveau , Sang , Éducation , Histoire , Lecture , Patients , Programmes

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