Fibrillation auriculaire : survie a long terme après ablation du nœud d’Aschoff-Tawara et implantation d’un pacemaker permanent

Chez des patients présentant une fibrillation auriculaire, la survie à long terme, en l’absence d’une maladie cardiaque sous-jacente et après ablation du nœud d’Aschoff-Tawara et de l’implantation d’un pacemaker permanent est identique à celle de la population générale. C’est ce qui ressort d’une étude de chercheurs de la Mayo Clinic dont les résultats sont parus dans le New England Journal of Medicine.

Chez les patients présentant une fibrillation auriculaire réfractaire à toute thérapie médicamenteuse, l’ablation par radiofréquence du nœud d’Aschoff-Tawara et l’implantation d’un pacemaker permanent sont une approche thérapeutique alternative. Toutefois, les effets de cette intervention sur la survie à long terme sont inconnus.

Le Dr W. Shen et ses collaborateurs ont étudié tous les patients ayant bénéficié entre 1990 et 1998 à la Mayo Clinic de l'ablation du nœud d’Aschoff-Tawara et de l’implantation d’un pacemaker permanent. La survie de ces patients a été comparée à celle de deux populations témoins.

Il ressort de cette étude que sur les 350 patients étudiés (âge moyen = 68 +/- 11 ans) et sur la période de suivie moyenne de 36 +/- 26 mois, 78 patients sont décédés (22,2 %). Le taux de survie était significativement plus faible que celui de la population générale (P<0,001).

Un antécédent d’infarctus du myocarde (P<0,001), une histoire d’insuffisance cardiaque (P=0,02) et un traitement médicamenteux à visée cardiaque après ablation (P=0,03) sont des facteurs prédictifs indépendants de la mortalité.

La survie observée parmi les patients ne présentant pas les 3 facteurs de risques précédents est similaire à celle de la population générale (P=0,43).

Aucun des 26 patients affectés par la seule fibrillation auriculaire n’est décédé pendant la période de suivi (37 +/- 27 mois).

Le taux de survie parmi les patients ayant bénéficié de l’ablation était identique aux 229 témoins qui présentait une fibrillation auriculaire et qui ont bénéficié d’un traitement médicamenteux.

En conclusion, en l’absence d’une maladie cardiaque sous-jacente, chez des patients présentant une fibrillation auriculaire, la survie après ablation du nœud d’Aschoff-Tawara est identique à celle de la population générale. La survie à long terme pour ces patients est semblable, qu’ils bénéficient de l’ablation ou d’un traitement médicamenteux. Le contrôle du rythme ventriculaire par ablation du nœud d’Aschoff-Tawara et la pose d’un pacemaker permanent n’affectent pas la survie à long terme.

Source : NEJM 2001 ; 344 :1043-51

Descripteur MESH : Survie , Pacemaker , Patients , Fibrillation auriculaire , Population , Maladie , Traitement médicamenteux , Taux de survie , Histoire , Mortalité , Myocarde , Thérapeutique

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