Les femmes plus sensibles aux effets de l'ecstasy ?

Selon une étude néerlandaise, l'ecstasy entraîne à long terme la destruction des neurones sérotoninergiques et les femmes seraient plus sensibles que les hommes à ce phénomène. Il se pourrait également que ces effets négatifs soient réversibles après un arrêt prolongés mais l'ensemble de ces résultats doit encore être confirmé.

Il a déjà été montré que des doses élevées d'ecstasy conduisaient à la destruction des neurones sérotoninergiques. Cette destruction peut entraîner des troubles neuropsychiatriques avec effet immédiat ou retardé.

Dans un article qui paraîtra dans le Lancet du 1° décembre, Liesbeth Reneman (Centre médical académique, Amsterdam) et plusieurs collaborateurs ont recherché quels pouvaient être les effets de l'ecstasy sur cette population particulière de neurones. Ils ont recruté 15 consommateurs modérés, 23 gros consommateurs, 16 ex-consommateurs qui avaient arrêté pendant plus d'un an et 15 sujets contrôles.

L'effet de l'ecstasy a été évalué en mesurant le rapport de la densité des récepteurs de la sérotonine dans différentes régions du cerveau par rapport à la densité retrouvée dans le cervelet. Les chercheurs ont utilisé la technique d'imagerie SPECT (single photon emission computed tomography).

Les chercheurs ont trouvé que chez les femmes qui consommaient le plus d'ecstasy, la densité globale de ces récepteurs était plus faible que chez les sujets témoins. Cette différence n'a pas été retrouvée chez les hommes. Chez les ex-consommatrices, la densité était plus importante que chez les gros consommateurs.

Ces données ne permettent pas de trancher définitivement sur les effets à long terme de l'ecstasy. Comme le soulignent dans un éditorial George Ricaurte et Una McCann (Johns Hopkins University), "la faible taille de l'échantillon et les questions de méthodologie limitent la confiance que l'ont peut accorder aux conclusions sur les différences entre les sexes ou la possibilité des effets réversibles du MDMA [l'ecstasy] chez les êtres humains". Il faudra donc étudier ces différents aspects sur des groupes de patients plus importants.

Source : Lancet 2001;358:1831, 1864.

Descripteur MESH : Femmes , Toxicologie , Neurones , Hommes , Cerveau , Cervelet , Confiance , Éditorial , Patients , Population , Sérotonine

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