E-Santé : les Français plébiscitent la téléconsultation selon un sondage Odoxa

E-Santé : les Français plébiscitent la téléconsultation selon un sondage Odoxa Selon un Sondage réalisé par Odoxa pour Oracle, la E-santé prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des Français. À tel point qu’ils sont désormais 24 % à avoir eu une téléconsultation avec un médecin. S’ils sont 4 fois plus qu’en 2019, leur niveau de satisfaction se maintient à un haut niveau avec 78 % d’opinions favorables. Ils semblent par ailleurs bien disposés à l’égard du nouvel espace santé proposé par le gouvernement. Néanmoins face à la télémédecine en général, la défiance des Français progresse parallèlement à son usage

La place de la e-santé dans le quotidien des Français continue de progresser

  • La part de Français utilisant des objets connectés pour suivre leur état de santé est désormais majoritaire (51 %, 14 points en 4 ans)
  • 24 % des Français ont déjà pratiqué la téléconsultation, c’est 4 fois plus qu’en 2019 et la satisfaction des usagers reste élevée (78 %)
  • 6 Français sur 10 (57 %) ont l’intention d’activer le service de l’Assurance Maladie « Mon espace santé » dans les prochains mois et ils expriment une confiance majoritaire à l’égard des apports potentiels de cette nouvelle plateforme

Mais la plus grande place qu’a prise la e-santé a affaibli son image auprès de Français au regard plus attentif

  • Seuls 22 % considèrent que la téléconsultation est aussi efficace qu’une consultation physique, c’est 15 points de moins qu’il y a 2 ans
  • Les Français sont aujourd’hui parfaitement partagés au sujet de la télémédecine : 49 % en ont une bonne opinion (— 14 points), 50 % une mauvaise
  • Et la méfiance progresse : la part de personnes considérant que le développement de la e-santé est une source de crainte est devenue majoritaire (55 %, 19 points en 4 ans)

LA PLACE DE LA E-SANTÉ DANS LE QUOTIDIEN DES FRANÇAIS CONTINUE DE PROGRESSER

La part de Français utilisant des objets connectés pour suivre leur état de santé ou leur activité physique est désormais majoritaire (51 %, 14 points en 4 ans)

Le recours à ces outils s’est développé à travers un contexte doublement porteur. D’une part, les Français ne se sont jamais autant préoccupés des questions de santé et de « bien-vivre » que depuis le début de la crise sanitaire. Et d’autre part, les outils connectés permettant de suivre son état de santé et son activité physique sont de plus en plus nombreux et experts : activité physique, cohérence cardiaque, diététique, sevrage tabagique, rappels de vaccin, et marqués par l’essor du self-quantifying (podomètres, tension artérielle, traqueurs de calories…).

La progression de la place qu’occupent les objets connectés de santé dans le quotidien des Français (51 % en sont utilisateurs, 14 points en 4 ans) doit cependant être considérée en tenant compte du fait que leur usage varie fortement selon :

  • Le sexe : 53 % des hommes utilisent des objets connectés pour suivre leur santé et leur activité physique, contre 49 % des femmes.
  • L’âge : 73 % des moins de 35 ans en sont utilisateurs contre 42 % des 50-64 ans et 32 % des 65 ans et plus.
  • La catégorie socioprofessionnelle : seuls 48 % des ouvriers les utilisent contre 69 % des cadres.
  • La zone de résidence : les habitants de l’agglomération parisienne sont 60 % à avoir recours à ces outils contre 48 % des résidents de zones rurales et 45 % des habitants de petites villes.

24 % des Français ont déjà pratiqué la téléconsultation, c’est 4 fois plus qu’en 2019 et le niveau de satisfaction des usagers reste élevé (78 %)

En novembre 2019, seuls 6 % des Français avaient déjà expérimenté la téléconsultation. Et le début de la crise sanitaire avait constitué un accélérateur de tendances en la matière : lors de notre mesure de juin 2020, 18 % des Français déclaraient avoir déjà effectué une consultation à distance avec un médecin ( 12 points en moins d’un an). Et la part de Français ayant déjà pratiqué la téléconsultation a continué de progresser jusqu’à aujourd’hui : elle atteint désormais 24 % ( 6 points).

La hausse plus contenue de cet indicateur depuis 18 mois en comparaison à la période 2019/2020 est probablement à mettre en relation avec le retour des Français à une certaine « vienormale » (en matière de consultations médicales également) depuis la fin des périodes de confinement.

En termes de profil, les « convertis à la téléconsultation » sont nettement plus nombreux chez les 25-34 ans (39 %) et les 35-49 ans (31 %) que chez les 50-64 ans (20 %) et les 65 ans et plus (15 %), de même que chez les cadres (39 %) plutôt que chez les ouvriers (21 %) et chez les habitants de l’agglomération parisienne (34 %) ou de grandes villes (31 %) plutôt que chez les personnes résidant en milieu rural (17 %) ou dans les petites villes (18 %).

En ce qui concerne la qualité de service perçue, la téléconsultation ne semble pas pâtir de l’élargissement du nombre de patients la pratiquant : 78 % des Français ayant déjà effectué une téléconsultation l’ont jugée satisfaisante, un niveau équivalent à notre mesure de juin 2020 (79 %) et supérieur de 7 points à novembre 2019 (71 %).

6 Français sur 10 (57 %) ont l’intention d’activer le service de l’Assurance Maladie « Mon espace santé » dans les prochains mois et ils expriment une confiance majoritaire à l’égard des apports potentiels de cette nouvelle plateforme

Les Français semblent bien disposés à utiliser de nouveaux services de santé en ligne. Une fois que celui-ci leur a été présenté, 57 % d’entre eux se sont déclarés favorables à activer leur espace personnel sur « Mon espace santé », le service de l’Assurance maladie mis en place à partir de janvier 2022 pour permettre aux assurés sociaux de stocker et partager leurs informations de santé.

Cette intention élevée montre tout l’intérêt de réussir la communication sur l’utilité de ce nouvel outil mis à disposition de tous les Français par l’État pour garantir son succès. À titre de comparaison, le « Dossier Médical Partagé » lancé en 2004, n’avait pas réussi à séduire : seuls 10 millions de dossiers avaient été activés pour 68 millions d’assurés.

Et il est aussi important d’avoir en tête que l’intérêt pour ce nouveau service est significativement plus élevé auprès des populations plus technophiles que sont les cadres (76 % comptent activer leur espace santé), les 18-24 ans (64 %), les 25-34 ans (68 %), les habitants de Métropoles (60 %) et les hommes (60 %). À l’inverse, la part de personnes ayant l’intention d’activer leur espace santé dans les prochains mois est majoritaire mais significativement inférieure à la moyenne nationale chez les 50 ans et plus (50 %), les ouvriers (54 %), les femmes (54 %), les habitants de petites villes (52 %) ou de zones rurales (53 %).

Notons aussi que l’intérêt exprimé pour « Mon espace santé » est particulièrement clivé selon le rapport à la téléconsultation. 69 % des Français qui ont déjà effectué une téléconsultation ont l’intention d’activer leur espace de santé dans les prochains mois contre 52 % de ceux qui ne l’ont jamais fait.

Les avantages de « Mon espace santé » sont par ailleurs bien identifiés par les Français. Ils sont une nette majorité à faire confiance à ce nouvel outil pour faciliter la prise de rendez-vous avec les professionnels de santé (69 %) et faciliter leurs échanges avec les professionnels de santé via la messagerie sécurisée (64 %), vraisemblablement convertis à ces usages par l’explosion récente du recours aux plateformes de prises de rendez-vous médicaux type Doctolib. Et les Français font aussi confiance à « Mon espace santé » pour améliorer le suivi de leur santé (63 %) et simplifier l’accès à la santé des Français (62 %), dans la continuité des évaluations positives que nous mesurons à l’égard de la performance des services en ligne de l’État.

En revanche, la confiance est plus mitigée en ce qui concerne la capacité de ce service à assurer la confidentialité des données de santé : seuls 54 % des Français font confiance à « Mon espace santé » en la matière, contre 45 % qui ne lui font pas confiance (tout comme 49 % des 50-64 ans, 48 % des femmes, 48 % des ouvriers et 47 % des ruraux). Ce résultat montre l’importance de rassurer les futurs utilisateurs sur le plan de la sécurité qui constitue un des enjeux centraux en ce qui concerne l’acceptabilité de la dématérialisation des services publics les plus sensibles (comme l’état-civil, les démarches administratives, le vote).

MAIS LA PLUS GRANDE PLACE QU’A PRISE LA E-SANTÉ A AFFAIBLI SON IMAGE AUPRÈS DE FRANÇAIS AU REGARD PLUS ATTENTIF

Seuls 22 % des Français considèrent qu’une téléconsultation est aussi efficace qu’une consultation physique, c’est 15 points de moins qu’il y a 2 ans

Ce résultat marque une nette détérioration de l’efficacité présumée de la téléconsultation. Moins de la moitié des Français juge qu’elle est aussi efficace qu’une consultation physique et la part de ses soutiens recule encore (22 %, — 15 points).

Cette baisse peut probablement être mise en lien avec l’expérimentation plus importante de la téléconsultation par les Français… mais aussi par les médecins et services de santé. Le développement plus large des consultations à distance en vidéo a vraisemblablement eu pour conséquence, de court terme au moins, l’entrée sur ce marché d’une « offre » et d’une « demande » moins expertes que lorsque les premières téléconsultations ont été expérimentées par des profils plus favorables. Il est aussi possible de supposer que les outils de téléconsultations n’ont pas non plus, dans le même temps, connu des avancées susceptibles de rivaliser avec la préférence des Français pour les consultations médicales in situ.

Et signe encore de la nécessité de convertir plus largement les Français à la e-santé, les populations les moins convaincues de l’équivalence d’efficacité entre une consultation physique et une téléconsultation sont aussi les moins internautes. 4 personnes sur 5 estiment ainsi qu’elles sont moins efficaces parmi les 65 ans et plus (87 %), les 50-64 ans (79 %), les habitants de petites villes (81 %), ceux de zones rurales (79 %) et les femmes (79 %).

Les Français sont aujourd’hui parfaitement partagés au sujet de la télémédecine : 49 % en ont une bonne opinion (— 14 points), 50 % une mauvaise

Nous nous trouvons donc dans un contexte d’opinions singulièrement partagées entre des populations plus technophiles (cadres, jeunes, urbains) bienveillantes à l’égard de la e-santé et s’y convertissant plus facilement et des populations moins internautes (50 ans et plus, ouvriers, habitants de zones périurbaines ou rurales), dont la défiance a peut-être été ravivée par la généralisation de ces outils. Ceux-ci expriment une réserve plus forte et sont encore à sensibiliser et à rassurer.

Ce clivage s’exprime pleinement dans la perception globale de la télémédecine qui divise aujourd’hui les Français en deux parties égales :

  • 49 % des Français en ont une bonne opinion et c’est 14 points de moins qu’en juin 2020. Pour autant, les bonnes opinions à l’égard de la télémédecine sont bien plus élevées chez les Français ayant déjà effectué une téléconsultation (72 %), les cadres (65 %), les 18-24 ans (63 %), les 25-34 ans (60 %), les habitants de l’agglomération parisienne (54 %) et les hommes (52 %).
  • 50 % des Français en ont une mauvaise opinion et les jugements négatifs exprimés sont encore plus importants chez les 65 ans et plus (63 %), les habitants de petites villes (54 %), de zones rurales (53 %), les ouvriers (53 %), les 50-64 ans (52 %) et les femmes (52 %).

Et la méfiance progresse : la part de personnes considérant que le développement de la e-santé est une source de crainte est majoritaire (55 %, 19 points en 4 ans)

Un résultat qui confirme la montée des réserves des Français. En 4 ans, la part de Français estimant que le développement de la e-santé est une source d’espoir est devenue minoritaire dans la population (44 %, — 19 points), quand le grand public estime désormais majoritairement qu’elle est plutôt une source de crainte (55 %, 19 points). Le basculement de l’opinion sur ce sujet est à souligner et il caractérise la « crise de croissance » à laquelle est confrontée la e-santé : son énorme progression dans les usages n’a pas été accompagnée de bénéfices d’image, celle-ci s’est même détériorée.

Paradoxalement, la défiance a donc progressé à l’égard de la e-santé alors même que celle-ci a pris une place de plus en plus importante dans le quotidien des Français. Et les résultats de notre sondage montrent la nécessité qu’elle relève les défis qui la confrontent aujourd’hui à une forme de « plafond de verre » en matière d’acceptabilité de son offre. Pour se développer efficacement, la e-santé va devoir rassurer les plus réticents sur sa pertinence et son efficacité, garantir la sécurité des données de santé, offrir aux Français une relation de confiance et de fiabilité aussi riche que la médecine in situ.

Pour relever ces défis, il pourra être opportun de s’appuyer sur les cadres (63 % d’entre eux jugent que la e-santé est une source d’espoir), les 18-24 ans (58 %) et les 25-34 ans (53 %) alors qu’il faudra lever les plus grandes inquiétudes des 50-64 ans (61 % disent que la e-santé est source de crainte), des 65 ans et plus (58 %), des employés et ouvriers (57 %), des habitants de petites villes (62 %) ou de zones rurales (57 %), et des femmes (59 %).

L’œil de l’expert — Oracle

Christophe Negrier — Country Leader Oracle France

La Covid et l’émergence des nouvelles technologies ont largement contribué à accélérer et renforcer les usages des Français en e-santé

Selon notre dernier Observatoire de la Tech dédié ce mois-ci à ce sujet, la part des Français utilisant des objets connectés pour suivre leur état santé est de 51 %, soit 14 points en 4 ans, et c’est également 24 % de Français qui ont déjà pratiqué la téléconsultation. Les Français sont effet bien disposés à utiliser les services de santé en ligne puisqu’ils sont aussi près de 60 % à avoir pour intention d’activer le service de l’Assurance Maladie « Mon espace Santé ».

Une accélération des usages cependant contrastée par une défiance grandissante à l’égard de certains usages. Ils sont en effet majoritaires, 55 %, soit 19 points en 4 ans, à considérer le développement de la e-santé comme une source de crainte. La e-santé, utile et salvatrice pendant la crise sanitaire, renforcerait-elle aujourd’hui paradoxalement la crainte de perdre en médicalité ?

Malgré ces freins, le marché de la e-santé est en plein essor et offre un très large champ des possibles. Les nouvelles capacités offertes par le recours massif au Cloud, au Machine Learning ou encore à l’Intelligence Artificielle de manière générale soutiennent ce développement. En 2021, Oracle s’est par exemple associé à l’Université d’Oxford pour mettre au point une plateforme de séquençage génomique qui aide les chercheurs à accélérer dans l’identification de nouveaux variants du virus. Les modélisations de données ont ainsi permis de fournir en temps réel des statistiques et des tendances sur l’évolution de l’épidémie, offrant ainsi un outil d’analyse macroéconomique de décisions.

Incontestablement la révolution du secteur de la santé est en marche ! La technologie est en passe de transformer la médecine de demain et notre rapport à celle-ci. Elle devra aussi progresser en accompagnant les Français pour renforcer leur confiance dans ces innovations introduisant une nouvelle ère.

Crédit photo : DepositPhotos

Descripteur MESH : Santé , Télémédecine , Face , Gouvernement , Confiance , Physique , Villes , Femmes , Personnes , Maladie , Services de santé , État de santé , Hommes , Sécurité , Intention , Temps , Statistiques , Consultation à distance , Tête , Médecins , Patients , Population , Technologie , Diététique , Médecine , Génomique , Sevrage , Accélération , Confidentialité , Perception , Sevrage tabagique , Espace personnel , Communication , Virus

Informatique médicale: Les +