Les rayonnements des particules α seraient plus dangereux qu’on ne le pense

Un étude financée par l’institut national du cancer américain semble montrer qu’aujourd’hui les effets des rayonnements de type alpha (provenant principalement de l’élément radon retrouvé par exemple dans certains isolants ou dans le granit) sur l'organisme sont sous-estimés. Des chercheurs du centre de recherche radiologique de l’université de Colombie à New York, ont montré, en bombardant avec précision des cellules vivantes avec des particules alpha, que non seulement les cellules irradiées acquièrent des mutations, mais également leurs voisines non irradiées. Les chercheurs remettent ainsi en cause les modèles prédictifs linéaires actuels des effets de l’irradiation sur l’organisme et demandent que soient réexaminées les normes concernant les doses limites d’exposition associées au risque de cancer.

La commission internationale sur la protection des radiations (ICRP) se base sur les incidences de cancers observés depuis le largage des bombes atomiques sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, pour évaluer par extrapolation les risques de cancer liés aux radiations, en utilisant un modèle prédictif linéaire.

Ce modèle s’appuie sur l’hypothèse que l’ADN est la principale cible des rayonnements et que donc le déclin des effets génotoxiques engendrés par la radioactivité est proportionnel à la baisse de la radiation.

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un micro-émetteur de particules alpha pour irradier spécifiquement une certaine proportion (entre 0 et 100%) de cellules confluentes avec une particule alpha par cellule.

Les chercheurs ont trouvé que la fréquence de mutations induites dans le génome des cellules est corrélée non seulement avec le nombre de cellules irradiées mais aussi avec une partie des cellules non bombardées.

L’irradiation de 10% des cellules d’un tapis cellulaire avec une particule alpha par cellule, produit une quantité de cellules mutées aussi importante que si toutes les cellules étaient irradiées.

Cet effet de ‘coopération’ est abolit lorsque les cellules sont pré-traitées avec de l’octanol 1mM, un composé inhibant la formation des jonctions ouvertes permettant la communication entre cellules, ou avec un vecteur dominant négatif de la connexine 43, la protéine principale de ces jonctions ouvertes.

Ces données indiquent selon les auteurs que les cibles potentielles des radiations sont plus importantes que prévu et qu’il faudrait reconsidérer la validité de l’extrapolation linéaire de l’estimation des risques à l’exposition aux rayonnements.

Source : PNAS 4 décembre 2001;98(25):14410-5.

Descripteur MESH : Cellules , Particules alpha , Colombie , Effets des rayonnements , New York , Radon , Recherche , Risque , Bombes , Communication , Connexine 43 , Génome , Radioactivité , Villes

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