Le tabagisme passif au travail est fréquent

Une étude européenne montre que le tabagisme passif sur le lieu de travail est fréquent mais que son ampleur est variable selon les pays. Les individus exposés au tabagisme passif sont plus enclins à présenter des symptômes respiratoires et une réactivité bronchique accrue, précise cette enquête publiée dans le Lancet du 22 décembre.

Cette analyse réalisée conjointement dans 16 pays portait sur 7.882 adultes qui n'avaient jamais fumé. Un entretien structuré avec chaque participant permettait de recueillir des informations sur l'exposition au tabac, l'asthme, les rhinites allergiques et les symptômes respiratoires en général.

Dans l'article qui détaille les résultats, le Dr Christer Janson (Suède) et ses confrères rapportent que plus de 50 % des participants étaient régulièrement exposés à la fumée de tabac. Il existe des disparités très significatives entre les pays puisque la prévalence du tabagisme passif sur le lieu de travail allait de 2,5 % à Uppsala en Suède à 53,8 % à Galdakao en Espagne.

Quatre villes de France ont été étudiées. La proportion de participants exposés sur leur lieu de travail était de 27,6 % à Bordeaux, 23,3 % à Paris, 18 % à Montpellier et 17,7 %à Grenoble.

D'une façon générale, le tabagisme passif était significativement associé à une sensation d'oppression sur la poitrine pendant la nuit, à un essoufflement nocturne ou après un exercice et à une augmentation de la réactivité bronchique.

Les auteurs ajoutent que "le tabagisme passif sur le lieu de travail était significativement associé à tous les types de symptômes respiratoires et à l'asthme". Par contre, l'association avec la concentration totale en IgE (indicateur de la sensibilisation du système immunitaire) n'était pas significative.

En conclusion, les investigateurs discutent des mesures à prendre pour limiter le tabagisme passif notamment sur le lieu de travail.

Source : Lancet 2001;358:2103-9.