Une méthode de détection plus fine pour le dépistage du cancer ?

Des chercheurs américains ont développé, chez la souris, un système d’imagerie par fluorescence qui permet la détection de tumeurs cancéreuses précoces. Cette technique, non invasive, permet de suivre en temps réel la croissance et la localisation de cellules cancéreuses porteuses d’un gène codant pour une protéine fluorescente (Green Fluorescent Protein (GFP)).

Ces travaux, menés par Meng Yang (Anticancer Inc., San Diego, USA), ont été publiés dans la dernière parution de PNAS. Les techniques classiques d’imagerie (radiographie, IRM, échographie) ne permettent pas toujours la détection des tumeurs au début de leur développement. Meng Yang et ses collaborateurs indiquent avoir réussi à suivre le développement de tumeurs cancéreuses chez la souris grâce à une technique de détection de fluorescence. Pour ce faire, les chercheurs ont introduit chez des souris des cellules cancéreuse porteuses du gène de la GFP. La GFP, issue d'une méduse, est une protéine qui émet une fluorescence verte lorsqu’elle est excitée par une lumière bleue. Grâce à une caméra spéciale, ils ont pu visualiser les cellules cancéreuses présentes dans le corps des souris simplement en les éclairant d’une lumière bleue. Ainsi, les chercheurs ont pu suivre la croissance de cellules de mélanome de souris exprimant la GFP dans le cerveau, le foie et les os. De même, cette technique a permis de recueillir des clichés du développement d’une tumeur du colon et de l’implantation de ses métastases dans le foie et le squelette de souris. Il apparaît toutefois que la détection de la fluorescence dépend de la taille de la tumeur et de sa localisation dans le corps (les tumeurs localisée en profondeur étant plus difficiles à visualiser). Les auteurs rapportent "qu’une tumeur de 0,06 mm est détectable à une profondeur de 0,5 mm tandis qu'une tumeur de 1,8 mm peut être visualisée à une profondeur de 2,2 mm". Cette technique novatrice n'en est aujourd'hui qu'au stade expérimental. En effet, son application éventuelle à la détection de cancers chez l'homme rencontre plusieurs obstacles. Ainsi, la réalisation d'un marquage in vivo de cellules cancéreuses à l'aide de molécules fluorescentes reste à démontrer. De plus, le volume global du corps humain pourrait limiter la détection, par émission de fluorescence, de tumeurs profondément enfouies. Néanmoins, les scientifiques précisent que cette technique, simple et non invasive, pourrait faciliter l'étude de molécules anticancéreuses en visualisant, in vivo, le développement de tumeurs et la formation de métastases. Source: Proceedings of National Academy of Sciences, Février 2000, Vol.97(3), 1206-1211

Descripteur MESH : Tumeurs , Cellules , Fluorescence , Croissance , Temps , Foie , Lumière , Cerveau , Corps humain , Échographie , Mélanome , Radiographie , Squelette

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