Comment induire la remyélinisation dans la SEP ?

La sclérose en plaques (SEP) est caractérisée au niveau cellulaire par la destruction de la gaine de myéline qui entoure les axones. Une étude détaillée sur le cerveau de patients décédés montre que la plupart des lésions présentent un nombre normal d'oligodendrocytes, les cellules productrices de myéline. Les chercheurs à l'origine de cette découverte estiment donc que l'absence de remyélinisation ne résulte pas de l'absence des oligodendrocytes. L'inhibition de la remyélinisation serait imputable à des facteurs qui agissent sur l'interaction oligodendrocytes/axones.

Ces résultats peuvent paraîtrent éloignés de toute application thérapeutique. Toutefois, plusieurs groupes ont proposé de stimuler la remyélinisation par la transplantation de précurseurs d'oligodendrocytes. Cette approche a été notamment étudiée chez la souris. On a ainsi pu montrer que les oligodendrocytes greffés pouvaient réparer des lésions de la moelle épinière grâce à la fabrication de nouvelle myéline.

L'étude publiée par Chang et al. dans le dernier NEJM indique que cette approche n'est peut-être pas reproductible chez l'homme. En effet, ces auteurs montrent que malgré l'absence de remyélinisation, les oligodendrocytes sont bien présents à proximité des axones démyélinisés dans des lésions de SEP.

Pour arriver à ce résultat, Chang et ses confrères ont examiné par immunocytochimie 48 lésions provenant de 10 patients atteints de SEP. Parmi ces lésions, 34 montraient la présence d'oligodendrocytes à proximité directe des axones démyélinisés. Malgré l'existence de contacts entre ces deux types cellulaire, aucun processus de remyélinisation n'était visible. La densité des oligodendrocytes était normale dans la plupart des lésions observées, mis à part celles qui provenant de patients malades depuis plus de 20 ans.

Dans leur discussion, les auteurs expliquent que la "remyélinisation n'est pas limitée par l'absence de précurseurs d'oligodendrocytes ou leur capacité à générer les oligodendrocytes". D'après eux, "les axones ne sont pas réceptifs à la remyélinisation".

Pour cette raison, ils estiment que ces travaux doivent désormais se concentrer sur l'interaction cellulaire oligodendrocytes/axones dans ces lésions et sur les facteurs micro-environnementaux qui peuvent moduler cette interaction.

Source : N Engl J Med 2002;346:165-73

Descripteur MESH : Axones , Patients , Cellules , Cerveau , Gaine de myéline , Sclérose , Sclérose en plaques , Thérapeutique , Transplantation

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