IDM : quelles mesures pour améliorer la prise en charge ?

Un programme global basé sur l'application des recommandations de bonne pratique permet d'améliorer la prise en charge des patients victimes d'un infarctus du myocarde (IDM). Le potentiel d'un tel projet a été expérimenté aux Etats-Unis dans 10 hôpitaux. Une analyse des résultats obtenus est présentée dans le JAMA du 13 mars.

Dans cette publication, Mehta et al ont évalué l'efficacité du projet GAP (Guidelines Applied in Practice), un projet d'amélioration de la qualité de prise en charge de l'IDM. Ce projet est centré sur l'application et le respect des recommandations de bonne pratique éditées par l'American Heart Association.

Pratiquement, le programme consistait à identifier dans les hôpitaux participants les leaders d'opinion (personnel médical et infirmier) capables de sensibiliser l'ensemble du personnel sur l'application des recommandations nationales sur la prise en charge de l'IDM. Des réunions étaient utilisées comme support de communication. D'autres outils étaient mis à disposition : support d'information pour le personnel et les patients, procédure clinique à suivre, affichages pour la promotion du respect des recommandations, formulaires standardisés d'admission et de sortie.

Dix hôpitaux ont appliqué le programme GAP. Ils regroupaient 735 cas d'IDM avant l'application du programme et 914 cas d'IDM après sa mise en œuvre. Onze autres hôpitaux servaient de contrôle.

L'efficacité du programme GAP était mesurée par plusieurs indicateurs : utilisation d'aspirine, bêtabloquants et inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine dans les 24 heures de l'admission et à la sortie ; le délai jusqu'à la reperfusion ; les conseils diététiques et sur le tabagisme donnés aux patients ; la mesure de la cholestérolémie et l'initiation éventuelle d'un traitement.

Les auteurs ont noté une amélioration des paramètres suivants après la mise en place du programme GAP : utilisation d'aspirine (81 % vs 87 %) et de bêtabloquants (65 % vs 74 %) à l'admission et utilisation d'aspirine (84 % vs 92 %) et conseils sur l'arrêt du tabac (53 % vs 65 %) à la sortie. "Pour la plupart des autres indicateurs, une tendance favorable mais non significative était observée", précisent les auteurs.

Comparés aux hôpitaux témoins, les hôpitaux GAP ont eu de meilleurs résultats dans le respect et d'adhésion aux recommandations nationales, bien que les différences ne soient pas toujours significatives.

D'après les auteurs, certains groupes connus pour recevoir souvent un traitement sub-optimal (femmes et personnes âgées) sont ceux qui ont le plus bénéficié du programme. Mehta et al concluent en indiquant que ce projet fournit des bases solides pour le développement d'autres programmes d'amélioration de la qualité des soins.

Dans un éditorial qui commente cet article, Michael Rich (Washington University School of Medicine) estime qu'il est encore tôt pour que ce programme soit généralisé. Une évaluation plus rigoureuse de son impact, notamment sur le devenir du patient, semble nécessaire.

Source : JAMA 2002;287:1269-76, 1321-2

SR

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