L’origine des maladies à prions pourrait bien être le cannibalisme

D’après une étude épidémio-génétique réalisée à la fois sur les populations cannibales de Papouasie-Nouvelle Guinée et sur différentes populations du globe, il apparaît exister de nombreuses évidences anthropologiques allant dans le sens d’une origine préhistorique des maladies à Prions transmissibles à l’homme et véhiculées par les pratiques cannibales courantes avant notre ère.

Le polymorphisme du gène PRNP, codant pour la protéine prion humaine, et notamment une forme mutée de ce gène (PRNP129), confère à l’état hétérozygote une relative résistance aux maladies à prions (sélection compensatoire).

L’équipe de John Collinge (University College Queen Square, Londres) a étudié parmi une population de femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée (Les Fores) pratiquant le cannibalisme, le polymorphisme du gène PRNP. Elle s’est aperçue que 23 des 30 femmes étudiées étaient porteuses à l’état hétérozygote de la mutation M129V. Il a été montré que cette mutation confère par ailleurs une résistance à la maladie de Creutzfeld-Jakob (MCJ), une encéphalopathie spongiforme semblable au Kuru, la maladie observée parmi cette population.

La mutation M129V (ou bien E219K) a été retrouvée par les chercheurs sur l’ensemble du globe, et l’analyse des régions d’ADN entourant ces mutations a révélé que le polymorphisme du gène prion remontait probablement à plus de 500000 ans.

D’après les chercheurs, le polymorphisme du gène PRNP remonterait à des périodes préhistoriques et la fréquence de son apparition à travers le monde plaiderait en faveur d’une pratique courante du cannibalisme avant notre ère.

Source: Science 11 avril 2003;www.sciencexpress.org/10 april 2003/page 1/ 10.1126/science.1083320

Pierre INIGUEZ

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