L’état de santé des européens et des français présenté dans le nouveau rapport de l’ESS

L’état de santé des européens et des français présenté dans le nouveau rapport de l’ESS Un nouveau rapport de l'Enquête sociale européenne (European Social Survey, ESS), qui analyse l'attitude des individus envers la santé physique et mentale dans 21 pays européens, a été publié lundi 24 octobre à l'occasion d'un événement tenu à Paris.

Le rapport conclut qu'un nombre considérable d'européens souffrent de nombreuses maladies physiques et mentales, en partie à cause de leur situation économique et sociale.

Les auteurs ont également découvert que la seule promotion d'un mode de vie sain ne suffit pas à réduire les problèmes de santé. Elle doit être accompagnée d'une politique de redistribution des revenus et d'une amélioration des conditions de travail physique pour avoir un impact sur la santé.

Le rapport « ESS Topline Results Series issue 6 : Social Inequalities in Health and their Determinants » (ESS Topline Results Series numéro 6 : les inégalités sociales en matière de santé et leurs facteurs déterminants) repose sur plus de 40 000 réponses à l'enquête recueillies en Europe en 2014/2015.

La dépression et les maux de tête

L'une des conclusions les plus notables est que, en Europe, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir des symptômes de la dépression et de maux de tête graves.

Dans les 21 pays européens, les femmes ont montré plus de signes de dépression que les hommes, avec des disparités importantes dans certains pays.

Les plus fortes disparités sont constatées au Portugal (30,9 % de femmes contre 15,8 % d'hommes), en Pologne (25,3 % contre 11,3 %), en Espagne (24,7 % contre 12,8 %) et en Allemagne (20,2 % contre 9 %).

Dans quatre pays, plus d’un quart des femmes ont déclaré souffrir de symptômes de dépression : au Portugal, en République tchèque, en Hongrie et en Pologne. C'est uniquement en Hongrie que plus de 20 % des hommes ont déclaré en souffrir aussi.

En Europe, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de déclarer souffrir de maux de tête graves ; si l'on sépare la population en fonction du sexe, pour les 12 pays qui présentent les taux les plus élevés c’est la population féminine qui est concernée.

Les taux de personnes souffrant de maux de tête graves varient entre 30,2 % pour les femmes françaises et 3,8 % pour les hommes irlandais.

Le tabagisme

Pour ce qui est des taux de tabagisme actuels, il existe une disparité importante entre les sexes : dans 13 pays sur 21 les hommes fument plus que les femmes. Les hommes, en Lituanie (48,8 %) et en Hongrie (41,3 %), sont les plus gros fumeurs.

Le rapport démontre que les taux de tabagisme rapportés sont beaucoup plus bas en Europe du Nord, au Royaume-Uni et en Irlande et considérablement plus élevés chez les hommes en Europe centrale ou en Europe de l'Est.

En regroupant les taux de tabagisme des hommes et des femmes, la Suède est le pays qui compte le moins de fumeurs avec un taux inférieur à 15 %. Cette observation est encore plus frappante si l'on examine le taux de Suédois ayant déjà fumé : 77,8 % d'hommes et 76,2 % de femmes (les deux taux les plus élevés d'Europe).

Les pourcentages élevés d'anciens fumeurs et les taux bas de fumeurs actuels sont prédominants dans la région nordique, en particulier en Suède et en Norvège, mais également au Danemark et en Finlande.

Parmi les fumeurs actuels, le pourcentage de personnes fumant plus de 20 cigarettes dans une journée normale est particulièrement élevé en Autriche et en Pologne.

Le surpoids

Dans les 21 pays européens, les hommes sont également plus susceptibles que les femmes d’être en surpoids : les taux les plus élevés sont 67,4 % en République tchèque, 63,8 % en Hongrie et 61,2 % en Slovénie.

Les taux les plus bas de personnes se considérant en surpoids ou obèses sont observés en Suisse (29,9 %), au Danemark et en Autriche (38,9 % chacun).

L'alcool

Les taux de binge drinking (alcoolisation express) sont particulièrement élevés au Royaume-Uni et au Portugal. Tandis que ce phénomène est rare dans les pays nordiques et parmi les femmes d'Europe centrale ou d'Europe de l'Est.

Pour ce qui est de la quantité d'alcool consommée dans les 21 pays, les hommes consomment presque deux fois plus d'unités que les femmes. La consommation pendant le week-end est, quant à elle, presque deux fois supérieure à la consommation pendant la semaine.

Le nombre d'unités d'alcool consommées est particulièrement élevé en Irlande, tandis que l'on constate des taux bas de consommation d'alcool fréquente en Europe centrale et en Europe de l'Est (en particulier chez les femmes).

Le professeur Terje A. Eikeimo, un des auteurs du rapport, a déclaré :

« Même si ces premiers résultats ont fourni de nouveaux éléments permettant d'établir une relation entre la santé et ses facteurs déterminants dans les États-providence européens, nous commençons à peine à entrevoir les perspectives qui se dessinent dans cette nouvelle édition du rapport. J'espère que ces nouvelles opportunités donneront lieu à davantage de travaux collaboratifs entre les sciences sociales et médicales. »

Le docteur Rory Fitzgerald, directeur de l'ESS, a ajouté :

« Ces résultats Topline du module sur les inégalités en termes de santé de l'ESS indiquent des différences très marquées en matière de santé au sein d'un même pays et entre pays. Grâce à ces résultats, les universitaires et les décideurs disposent de données précieuses qui soulignent les différences et suggèrent des causes possibles. »

 

Conclusions spécifiques à la France :

- L'Allemagne, la France et le Portugal présentent des taux élevés de personnes souffrant de maux de tête ; ces taux sont plus de trois fois supérieurs à ceux de l’Irlande.
- Les femmes irlandaises affichent le taux le plus bas d'hypertension artérielle (11,3 %), suivies par les hommes français (11,7 %) et les hommes irlandais (12,8 %).
Les femmes françaises présentent les taux les plus élevés de personnes souffrant de maux de tête (30,2 %), suivies par les femmes portugaises (29,6 %) et les femmes allemandes (27,1 %).
- Parmi les femmes en Finlande, en France et en Allemagne, environ 90 % déclarent avoir souffert d'au moins une maladie chronique au cours de l'année précédente, ce qui signifie que seule une petite minorité n'a pas souffert d'une maladie chronique.
- Les hommes des pays suivants présentent les taux de fumeurs actuels les plus élevés : Lituanie (45,8 %), Hongrie (41,3 %), Estonie (37,4 %), République tchèque (34,8 %), Pologne et Allemagne (34,2 %), Autriche (33,1 %), Portugal (33 %), Israël (31,5 %), Pays-Bas (31,4 %), Espagne (31,3 %), France (31 %) et Slovénie (29,7 %). Le taux de tabagisme le plus élevé chez les femmes est en Allemagne avec 29,2 %.
- Les hommes portugais sont les plus susceptibles de boire au moins un verre d'alcool par semaine (47,5 %), suivis par les hommes néerlandais (44,8 %), les hommes français (41,7 %) et les hommes espagnols (40,1 %).
Les pays où le binge drinking hebdomadaire est le moins fréquent chez les femmes sont les suivants : Finlande et Norvège (0,4 %), République tchèque (0,6 %), Suède (0,8 %) et France (0,9 %).
- Les femmes françaises sont les plus susceptibles de rencontrer des problèmes de logement (24 %), suivies par les femmes espagnoles (21,5 %) et les femmes estoniennes (20,7 %).

 

 

À propos de la City, University of London

La City, University of London est une université internationale idéalement située en plein cœur de Londres qui s’engage à l’excellence académique et est axée sur le commerce et les professions. Elle fait partie des cinq pour cent des meilleures universités dans le monde selon le Times Higher Education World University Rankings 2013/14 et figure dans le top trente des universités du Royaume-Uni selon le Times Higher Education Table of Tables 2012. Elle est classée dans le top 10 des meilleures universités du Royaume-Uni en ce qui concerne les emplois obtenus par les diplômés universitaires (The Good University Guide 2014) et dans le top 5 en matière de salaires des diplômés en début de carrière (Lloyds Bank).

L’université attire plus de 17 000 étudiants (35 % au niveau du 3e cycle universitaire) venant de plus de 150 pays et un personnel universitaire originaire de plus de 50 pays. Elle propose un large choix de matières et ses domaines de spécialité, à savoir le commerce, le droit, les sciences de la santé, l’ingénierie, les sciences mathématiques, l’informatique, les sciences sociales et les arts, notamment le journalisme et la musique, sont reconnus au niveau mondial. L’histoire de l’université débute en 1894, avec la fondation du Northampton Institute, où se trouve désormais la majeure partie du campus de la City. En 1966, une charte royale octroie à la City le statut d’université et le Lord-maire de Londres est invité à en devenir le chancelier, une disposition unique toujours en vigueur aujourd’hui. Le Professeur Paul Curran est président de la City, University of London depuis 2010.

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