Evaluation du bénéfice de l'arrêt du tabac après un infarctus du myocarde

Les résultats de plusieurs études indiquent que l'arrêt du tabac après un infarctus du myocarde est associé à une diminution significative de la mortalité. Une méta-analyse basée sur les données de 12 études publiées dans la littérature indique que ce bénéfice est indépendant du sexe, de la durée du suivi, du lieu et du moment de l'étude. Cette méta-analyse vient de faire l'objet d'une publication dans le numéro d'Archives of Internal Medicine du 10 avril.

Plusieurs travaux avaient montré que l'arrêt du tabac après un infarctus du myocarde conduisait à une réduction de la mortalité. Cependant, les bénéfices restaient très variables d'une étude à l'autre.

Afin de déterminer et quantifier plus précisément ce bénéfice, le Dr Wilson et ses collègues (Departments of Medicine and Clinical Epidemiology and Biostatistics) de l'Université McHamster d'Hamilton (Ontario) ont recherché dans la littérature les publications faisant référence à ce sujet.

Ils ont ainsi retenu les données de 12 études concernant 5.878 patients. Ces études s'étaient déroulées dans 6 pays entre 1949 et 1988. La durée du suivi des patients s'étalait de 2 à 10 ans.

Toutes ces études montraient que l'arrêt du tabac après un infarctus du myocarde augmentait la survie des patients. La réduction moyenne de la mortalité a été déterminée par le calcul des odds ratio qui donnent une estimation du risque relatif.

Pour ces 12 études, l'odds ratio moyen (associé à la mortalité des personnes ayant arrêté de fumer après un infarctus) était de 0.54. Cependant les auteurs notent d'importantes disparités entre les études : la réduction du risque relatif de décès s'étalait de 15 % à 61 %.

Par ailleurs, les auteurs n'ont pas mis en évidence de différence significative en fonction du sexe des sujets, de la durée du suivi, du lieu où l'étude a été conduite ou de l'année des travaux.

Néanmoins, les auteurs précisent que ces résultats doivent être analysés avec précaution. En effet, il pourrait exister une distribution inégale d'importants facteurs de pronostic dans ces études. De plus, les personnes ayant arrêté de fumer peuvent avoir également modifié certains comportements à risque. Certains sujets ont pu recevoir des soins consécutifs à l'infarctus plus appropriés que d'autres. Il est enfin possible que les personnes qui ont arrêté de fumer aient précédemment consommé moins de cigarettes que ceux qui ont continué, ce qui a pu augmenter leur survie.

Toutefois, cette étude prouve une nouvelle fois les bénéfices de l'arrêt du tabac après un infarctus du myocarde. Selon les auteurs :"En raison de l'importance de ce bénéfice, même une faible réduction du taux de fumeurs dans cette population se traduirait par diminution significative du nombre de décès".

Source : Archives of Internal Medicine 2000;160:939-44

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