Paralysie de la chirurgie française début septembre, les négociations dans l’impasse

«Par qui serons nous opérés demain ?»

Les chirurgiens libéraux se rendront donc à Londres début septembre tandis que la chirurgie publique envisage des mouvements de grève.

• Les propositions ministérielles n’inciteront pas les étudiants en médecine à se former dans cette spécialité. La reconnaissance d’un haut niveau d’exigence et de pénibilité doit se traduire par une reconnaissance financière à la hauteur de l’enjeu. Les contraintes d’exercice doivent être acceptables par les plus jeunes. Ce n’est toujours pas le cas. Quelles que soient les décisions prises dans les prochains jours, il faudra encore 7 ans pour former un étudiant en 5ème année qui déciderait demain de devenir chirurgien.

• Les propositions ministérielles ne règlent pas l’injustice flagrante et insupportable des chirurgiens qui ont choisi d’exercer leur métier aux tarifs intégralement remboursés par l’Assurance maladie. Ils ont du mal à faire face à leurs charges et obligations professionnelles. La valeur des actes chirurgicaux n’a pas augmenté d’un centime d’euro depuis 1990 : Quelle autre profession se trouve dans une telle situation ?

• Ces chirurgiens ont pourtant le même diplôme, exercent le même métier, opèrent les mêmes malades que ceux qui ont fait le choix d’exercer en secteur 2 (à honoraires libres) et qui peuvent de ce fait compenser partiellement l’augmentation très importante de leurs charges par des honoraires supplémentaires demandés aux patients ou à leur Mutuelle. Mettre fin à cette discrimination est une décision de nature à encourager ces chirurgiens en exercice, dont l’âge moyen est de 57 ans, à continuer à exercer jusqu’à 65 ans. C’est aussi un préalable à tout «Plan chirurgie» acceptable.

• Les propositions ministérielles ne règlent pas non plus le problème aigu de l’assurance en responsabilité civile professionnelle des chirurgiens : les assureurs sont toujours incapables de justifier le niveau insupportable des primes d’assurance qu’ils demandent aux chirurgiens : s’engageront ils dans un gel de l’augmentation des primes pendant 3 ans comme le souhaite le Ministre ? Rien n’est moins s ûr.

Les Chirurgiens de France rappellent leurs demandes :

A) Inciter par tous les moyens les jeunes médecins en formation à s’orienter vers le métier de chirurgien. Ceci suppose :

1° De compléter l’évaluation réelle des besoins dans chacune des spécialités chirurgicales, par bassin de population et par région, ce qui n’a jamais été réellement fait par les services de l’état. Ceci permettra d’ajuster la formation des professionnels indispensables.

2° Des mesures immédiates de valorisation de la filière professionnelle, en améliorant la rémunération des internes et des assistants en chirurgie, en organisant une formation de qualité par un compagnonnage évalué avec les chirurgiens exerçants, quel que soit leur mode d’exercice. C’est aussi la solution pour que les jeunes diplômés connaissent les équipes, et décident de s’y investir pour les compléter ou remplacer ceux qui prennent leur retraite.

B) Améliorer la rémunération des chirurgiens français en raison de leur haut niveau de technicité. Est-ce trop demander que les actes chirurgicaux, urgents, souvent vitaux, non répétitifs (on n’enlève pas un appendice, un utérus ou un rectum deux fois) soient mieux rémunérés ?

1°) pour les chirurgiens exerçant en cliniques privées : réévaluation des tarifs de l’assurance-maladie, mettant les actes chirurgicaux à leur juste valeur : le simple rattrapage de l’inflation depuis 1990, date du blocage des tarifs, est aujourd’hui une mesure minimale : cela représente 100 millions d’euros, c’est à dire 1/1000ème du budget de l’assurance maladie, 1/3 de journée de dépenses de l’assurance maladie. Augmenter les tarifs des actes chirurgicaux, c'est améliorer le remboursement des patients.

2°) pour les chirurgiens exerçant à l’hôpital et les établissements PSPH, y compris les internes et les assistants en chirurgie : complément de rémunération liée à la pénibilité du métier de chirurgien jusqu’à 25% de leurs salaires.

3°) pour tous les chirurgiens et anesthésistes publics et privés : rémunération de leur disponibilité au service des malades, lorsqu’ils sont astreints à répondre rapidement à une urgence chirurgicale la nuit, le dimanche et les jours fériés, par une indemnisation de 150 euros par astreinte.

C) Le respect de la promesse du ministre de la Santé de réparer l’injustice que subissent depuis 1990 les chirurgiens de secteur 1. La parole donnée par l’assurance maladie prévoyait en 1990 qu’ils pourraient changer de secteur d’exercice au plus tard fin 1992 : cette parole n’a pas été respectée et ces chirurgiens ont été sacrifiés. Après eux, il n’y a plus que des chirurgiens en secteur 2, les jeunes pouvant choisir ce secteur. Il n'y a aucune raison de laisser persister les incohérences et les injustices du passé dans le cadre d'une assurance maladie rénovée : La profession chirurgicale doit être réunifiée.

D) La maîtrise du co ût des primes d’assurance : l’Etat doit en faire son affaire. Les chirurgiens sont prêts à s’engager dans des procédures d’accréditation et de gestion du risque, telles qu’elles ont été définies par les Unions régionales de médecins libéraux, pour mieux maîtriser les risques liés à chaque acte chirurgical.

Le Ministre de la Santé, et ce Gouvernement, comme les précédents, n’ont pas encore compris l’importance de la crise que traverse la chirurgie en France.

Les chirurgiens de France vont pouvoir l’expliquer aux Français et à nos voisins européens lors de leur séjour à Londres, dans 10 jours.

Association « CHIRURGIENS DE France »

 

Source

Les chirurgiens libéraux se rendront donc à Londres début septembre tandis que la chirurgie publique envisage des mouvements de grève.

• Les propositions ministérielles n’inciteront pas les étudiants en médecine à se former dans cette spécialité. La reconnaissance d’un haut niveau d’exigence et de pénibilité doit se traduire par une reconnaissance financière à la hauteur de l’enjeu. Les contraintes d’exercice doivent être acceptables par les plus jeunes. Ce n’est toujours pas le cas. Quelles que soient les décisions prises dans les prochains jours, il faudra encore 7 ans pour former un étudiant en 5ème année qui déciderait demain de devenir chirurgien.

• Les propositions ministérielles ne règlent pas l’injustice flagrante et insupportable des chirurgiens qui ont choisi d’exercer leur métier aux tarifs intégralement remboursés par l’Assurance maladie. Ils ont du mal à faire face à leurs charges et obligations professionnelles. La valeur des actes chirurgicaux n’a pas augmenté d’un centime d’euro depuis 1990 : Quelle autre profession se trouve dans une telle situation ?

• Ces chirurgiens ont pourtant le même diplôme, exercent le même métier, opèrent les mêmes malades que ceux qui ont fait le choix d’exercer en secteur 2 (à honoraires libres) et qui peuvent de ce fait compenser partiellement l’augmentation très importante de leurs charges par des honoraires supplémentaires demandés aux patients ou à leur Mutuelle. Mettre fin à cette discrimination est une décision de nature à encourager ces chirurgiens en exercice, dont l’âge moyen est de 57 ans, à continuer à exercer jusqu’à 65 ans. C’est aussi un préalable à tout «Plan chirurgie» acceptable.

• Les propositions ministérielles ne règlent pas non plus le problème aigu de l’assurance en responsabilité civile professionnelle des chirurgiens : les assureurs sont toujours incapables de justifier le niveau insupportable des primes d’assurance qu’ils demandent aux chirurgiens : s’engageront ils dans un gel de l’augmentation des primes pendant 3 ans comme le souhaite le Ministre ? Rien n’est moins s ûr.

Les Chirurgiens de France rappellent leurs demandes :

A) Inciter par tous les moyens les jeunes médecins en formation à s’orienter vers le métier de chirurgien. Ceci suppose :

1° De compléter l’évaluation réelle des besoins dans chacune des spécialités chirurgicales, par bassin de population et par région, ce qui n’a jamais été réellement fait par les services de l’état. Ceci permettra d’ajuster la formation des professionnels indispensables.

2° Des mesures immédiates de valorisation de la filière professionnelle, en améliorant la rémunération des internes et des assistants en chirurgie, en organisant une formation de qualité par un compagnonnage évalué avec les chirurgiens exerçants, quel que soit leur mode d’exercice. C’est aussi la solution pour que les jeunes diplômés connaissent les équipes, et décident de s’y investir pour les compléter ou remplacer ceux qui prennent leur retraite.

B) Améliorer la rémunération des chirurgiens français en raison de leur haut niveau de technicité. Est-ce trop demander que les actes chirurgicaux, urgents, souvent vitaux, non répétitifs (on n’enlève pas un appendice, un utérus ou un rectum deux fois) soient mieux rémunérés ?

1°) pour les chirurgiens exerçant en cliniques privées : réévaluation des tarifs de l’assurance-maladie, mettant les actes chirurgicaux à leur juste valeur : le simple rattrapage de l’inflation depuis 1990, date du blocage des tarifs, est aujourd’hui une mesure minimale : cela représente 100 millions d’euros, c’est à dire 1/1000ème du budget de l’assurance maladie, 1/3 de journée de dépenses de l’assurance maladie. Augmenter les tarifs des actes chirurgicaux, c'est améliorer le remboursement des patients.

2°) pour les chirurgiens exerçant à l’hôpital et les établissements PSPH, y compris les internes et les assistants en chirurgie : complément de rémunération liée à la pénibilité du métier de chirurgien jusqu’à 25% de leurs salaires.

3°) pour tous les chirurgiens et anesthésistes publics et privés : rémunération de leur disponibilité au service des malades, lorsqu’ils sont astreints à répondre rapidement à une urgence chirurgicale la nuit, le dimanche et les jours fériés, par une indemnisation de 150 euros par astreinte.

C) Le respect de la promesse du ministre de la Santé de réparer l’injustice que subissent depuis 1990 les chirurgiens de secteur 1. La parole donnée par l’assurance maladie prévoyait en 1990 qu’ils pourraient changer de secteur d’exercice au plus tard fin 1992 : cette parole n’a pas été respectée et ces chirurgiens ont été sacrifiés. Après eux, il n’y a plus que des chirurgiens en secteur 2, les jeunes pouvant choisir ce secteur. Il n'y a aucune raison de laisser persister les incohérences et les injustices du passé dans le cadre d'une assurance maladie rénovée : La profession chirurgicale doit être réunifiée.

D) La maîtrise du co ût des primes d’assurance : l’Etat doit en faire son affaire. Les chirurgiens sont prêts à s’engager dans des procédures d’accréditation et de gestion du risque, telles qu’elles ont été définies par les Unions régionales de médecins libéraux, pour mieux maîtriser les risques liés à chaque acte chirurgical.

Le Ministre de la Santé, et ce Gouvernement, comme les précédents, n’ont pas encore compris l’importance de la crise que traverse la chirurgie en France.

Les chirurgiens de France vont pouvoir l’expliquer aux Français et à nos voisins européens lors de leur séjour à Londres, dans 10 jours.

Association « CHIRURGIENS DE France »

 

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