Numérique, jeux vidéo et maladies psychiques : quelles réalités ?

Numérique, jeux vidéo et maladies psychiques : quelles réalités ? L’association Psychodon, qui vise à sensibiliser sur le sujet des maladies psychiques, a organisé chez Google France le 18 octobre dernier, son Édito de rentrée sur le thème du numérique, des jeux vidéo et des maladies psychiques, pour comprendre à quelles réalités faire face aujourd’hui en France. Le Psychodon multiplie les actions pour atteindre son objectif principal : dire STOP au tabou sur la maladie mentale et les personnes souffrant de maladies mentales.

Cette édition de l’Édito du Psychodon a rassemblé divers experts du numérique et des maladies psychiques, dont la docteure Marion Leboyer, psychiatre et le docteur Olivier Phan, pédopsychiatre et addictologue, permettant d’aborder le numérique et les maladies psychiques sous plusieurs angles, depuis ses dangers jusqu’aux solutions qu’il permet pour les malades.

Des solutions pour encadrer les usages numériques et faire d’Internet un beau terrain d’apprentissage

Lors de cet Édito chez Google France, les résultats d’une étude faite avec Vision Critical en janvier 2019 sur la sécurité et le bien-être des familles ont été dévoilés, selon lesquels un parent sur deux juge le temps passé en ligne par ses enfants, excessif, et 8 sur 10 sont d’accord pour montrer l’exemple à leurs enfants. 9 parents sur 10 se sentent responsables de la sécurité et du bien-être numérique de leur famille, alors qu’un tiers pense que cela relève également de la responsabilité des entreprises technologiques et de l’État.

Des outils numériques pour aider les psychiatres pour une médecine de précision

Une étude réalisée par la Fondation FondaMental (Chevreul et al, 2012) et publiée dans Les Échos en 2019 montre que les maladies mentales sont le premier poste de dépenses d’assurance maladie liées aux maladies chroniques devant le cancer ou les maladies cardio-vasculaires, avec 22,5 milliards d’euros de dépenses (en 2015).

Il est urgent que la recherche soit mieux financée, car un traitement spécifique adapté n’est pas encore possible pour ces maladies (étude réalisée par la Fondation FondaMental - Durand-Zaleski et al, 2012).

Numérique et nouvelles technologies sont des outils qui permettront à l’approche clinique et au diagnostic de progresser plus rapidement. Ainsi, l’Intelligence Artificielle, grâce à l’analyse des métadonnées et aux algorithmes, permet de prédire la survenue de maladies psychiques, d’améliorer la précocité du diagnostic, la précision du suivi et de la stratégie thérapeutiques avec des outils d’évaluation sur smartphone, par exemple.

L’application Emma, développée avec le soutien de la SNCF et la Fondation FondaMental, est en phase de test auprès de 100 patients pour mieux évaluer, prédire et intervenir dans la gestion du risque suicidaire.

« On parle de schizophrénies au pluriel, de troubles bipolaires au pluriel… La même pathologie peut changer au cours de la vie du patient, » a détaillé Marion Leboyer, psychiatre. « À l’avenir, à l’instar du cancer ou des maladies cardio-vasculaires, on souhaite aboutir à une médecine personnalisée, avec une approche patient par patient. Les outils numériques, l’IA ou des applis sur smartphones permettent d’évaluer plus précisément les stades de la maladie, et d’intervenir plus rapidement auprès des malades. »

L’utilisation problématique des jeux vidéo à l’adolescence, premier motif de consultation chez les pédopsychiatres addictologues

95 % des joueurs de jeu vidéo ne sont pas des joueurs problématiques. Sur Internet, deux usages sont reconnus comme pouvant poser problème : le « gambling » ou pari en ligne et le « gaming ». Il convient donc de ne pas diaboliser les jeux vidéo, ni de les banaliser, car pour certains joueurs en addiction, le jeu a des conséquences qui peuvent être importantes à court ou moyen terme : l’absentéisme, la chute du rendement scolaire ou des difficultés au sein de la famille.

Pour autant les jeux vidéo peuvent être de bons outils thérapeutiques dans certains troubles, notamment phobiques.

« Le jeu doit rester un jeu, c’est-à-dire quelque chose d’inutile, mais d’indispensable à l’adolescent » a développé Olivier Phan, pédopsychiatre et addictologue. « L’addiction se reconnaît lorsqu’il y a une perte de contrôle ajoutée à une fréquence et qu’on assiste à de nombreuses conséquences sur la vie de l’adolescent. La thérapie familiale permet des résultats intéressants en recréant du lien entre parents et enfants. »

Dans le monde, une personne sur quatre est concernée par les troubles psychiques. Le tabou pèse lourdement sur ces maladies et sur les personnes qui en sont atteintes, c’est la mission du Psychodon de sensibiliser et de collecter des fonds pour soutenir la recherche, accompagner les malades, leurs familles et les soignants et soutenir les actions de prévention.

À propos de Psychodon

L’association Psychodon a pour vocation de mettre en relation les associations, les bénéficiaires et les mécènes et entreprises dans le champ de la santé psychique. L’objectif est de les aider à se fédérer pour travailler ensemble sur des projets innovants et des initiatives locales remontant des territoires. Le Psychodon se consacre également à l’information, la sensibilisation et la mobilisation sur le sujet de la maladie mentale afin de dire

#STOP au tabou, sur trois grands axes : la recherche, l’accompagnement et la prévention.

Initiative placée sous le haut patronage du Président de la République, le Psychodon est soutenue par la Fondation de France. Elle rassemble au sein de son comité d’orientation des personnalités qualifiées : Marion Leboyer (psychiatre, directrice générale de la fondation Fondamental), Axelle Davezac (directrice générale de la Fondation de France), Frédérique Bedos (fondatrice de l’ONG Le Projet Imagine), Philippe d’Ornano (président de Sisley) et Stéphane Roussel (directeur général en charge des opérations de Vivendi et ambassadeur de la Charte de la Diversité). Le Psychodon a été fondé par Didier Meillerand.

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