Pollution atmosphérique et baisse des fonctions pulmonaires chez l’enfant

Une étude de chercheurs de l’Université de Californie du Sud montre que les polluants atmosphériques ordinaires ralentissent le développement pulmonaire des enfants au cours du temps.

Cette étude qui s’est étalée sur une dizaine d’années est considérée comme la plus complète des études sur les effets à long terme de la pollution atmosphérique chez les enfants.

Normalement, les femmes atteignent leur potentiel pulmonaire maximal à la fin de l’adolescence et les homme à leur vingtième année. Après cette période, les fonctions se maintiennent quelques temps puis décroissent avec l’âge.

Les auteurs de cette étude ont contrôlé le niveau des polluants majeurs dans une douzaine de communautés de Caroline du Sud depuis 1993 tout en contrôlant la santé respiratoire de plus de 3.000 élèves. Une fois par an, les fonctions respiratoires ont été testées.

L’étude montre qu’au cours de leur croissance, ceux qui respirent un air pollué ont un retard de développement de leur fonction pulmonaire.

En moyenne, le développement des fonctions pulmonaires chez les enfants des communautés les plus polluées est environ 10 % inférieur à celui des enfants des communautés les moins polluées. Les effets sont identiques aussi bien chez les asthmatiques que chez les bien portants et quel que soit le sexe.

De plus, l’association entre développement pulmonaire et pollution atmosphérique est d’autant plus important que les enfants passent le plus clair de leur temps à l’extérieur.

Selon le Pr J. Peters, un des auteurs de cette étude, l’exposition des enfants à la pollution atmosphérique a des effets à long terme sur leurs poumons et ces effets sont plus prononcés dans les régions les plus exposées. Les enfants présentant une baisse de ces fonctions sont plus enclins aux problèmes respiratoires chroniques et aux maladies respiratoires.

L’ozone ne semble pas jouer un rôle majeur dans les effets de la pollution sur les poumons des enfants. Le dioxyde d’azote, les particules microscopiques et les vapeurs acides en sont les principaux responsables. Tous ces éléments proviennent directement ou indirectement des gaz d’échappements et des émissions industrielles.

Les auteurs continueront de surveiller ces élèves dans leur adolescence et probablement à l’âge adulte. Ils regarderont si ceux qui migreront vers des régions moins polluées verront leurs fonctions pulmonaires rétablies.

Selon le Dr W. Gauderman, co-auteur de ce travail, une diminution continue de la pollution atmosphérique, au travers de l’action conjointe des autorités et des citoyens, contribuera à une meilleur santé des enfants.

Source : National Institutes of Health – Am. J. Respir. Crit. Care. Med. 2000 ; 162 : 1383-90

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