Essonne : 15 ans de réclusion pour un ex-kinésithérapeute

Essonne : 15 ans de réclusion pour un ex-kinésithérapeute La cour d’assises de l’Essonne a condamné vendredi 26 septembre 2025 un ex-kinésithérapeute de Villiers-sur-Orge à quinze ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur dix patientes et sa nièce. Ce verdict remet au premier plan le recueil du consentement et le cadre du toucher thérapeutique en masso-kinésithérapie.

« Valéry G. sort du cadre médical, humilie ses patientes culotte baissée, il en fait des objets sexuels, il les manipule à sa guise et les pénètre par surprise, il profite de leurs problèmes de santé, de leur sidération (…) il trahit la confiance qu’elles mettaient dans sa profession. » (réquisitoire cité par BFMTV)[9]

Consentement, cadre déontologique et prévention

Dans ce contexte, le cadre professionnel doit être rappelé sans ambiguïté. Le guide du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes indique qu’une poursuite des séances malgré des gestes d’agression ne vaut pas consentement et qu’un arrêt tardif des soins n’éteint ni le droit d’agir ni la perspective de sanction[3]. Le code de déontologie impose une information loyale, le respect de la dignité et un consentement préalable à tout acte[4]. L’Ordre précise se constituer partie civile aux côtés des victimes et appelle à renforcer la protection des patients[5],[6].

Gestes concrets pour les cabinets

• Expliquer l’objectif, la zone, la durée et les sensations attendues avant tout contact. Tracer le consentement dans le dossier[3],[4].

• Proposer la présence d’un tiers lors de tout examen intime et faciliter l’accompagnement par un proche si demandé[3].

• Aménager les espaces : préserver l’intimité sans isolement complet, prévoir un signal d’arrêt immédiat, afficher les voies de recours[3].

• Orienter et signaler si nécessaire : s’appuyer sur les référentiels nationaux et l’ONVS pour la traçabilité et l’appui aux victimes[7],[8].

• Former régulièrement l’équipe et formaliser un protocole écrit de prévention des violences sexuelles, revu chaque année[5].

Pour situer le contexte de pratique

La prévention s’inscrit dans l’évolution récente de la profession (accès direct, responsabilités élargies). Les cabinets libéraux gagnent à renforcer procédures et traçabilité pour protéger patients et praticiens.

À lire aussi sur caducee.net : les violences sexistes et sexuelles envers les infirmières[10] et l’accès direct aux kinésithérapeutes[11].


Références

[1] Le Monde avec AFP. « Essonne : un kinésithérapeute “violeur en série” condamné à 15 ans de prison. » 27-09-2025. lien

[2] Ouest-France/AFP. « Essonne : un ex-kinésithérapeute condamné à 15 ans… » 27-09-2025. lien

[3] Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Pour une relation thérapeutique saine et sécurisée. 2022. lien

[4] Code de déontologie des masseurs-kinésithérapeutes (Légifrance). Consulté le 27-09-2025. lien

[5] Ordre des MK. « Les actions de l’Ordre pour lutter contre les violences sexuelles. » lien

[6] Ordre des MK. Communiqué « Violences sexuelles dans le soin : renforçons la protection des patients. » 26-02-2025. lien

[7] Ministère/Ordres/HAS. « Violences au sein du couple, document d’aide au signalement. » lien

[8] DGOS. Observatoire national des violences en santé (ONVS). lien

[9] BFMTV Paris. « Entre 12 et 14 ans requis contre le kiné… » 26-09-2025. lien

[10] caducee.net. « Les violences sexistes et sexuelles envers les infirmières… » 2024. lien

[11] caducee.net. « Accès direct aux kinésithérapeutes… » 11-06-2025. lien

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