La leptine: la molécule miracle contre l’obésité ?

Une étude britannique publiée dans la revue Nature montre que le niveau plasmatique de la leptine, une hormone sécrétée par les adipocytes et qui contrôle la satiété, influence directement le niveau de masse graisseuse de l’organisme chez des personnes hétérozygotes pour une mutation du gène de la leptine. Selon, eux, la leptine pourrait être indiquée comme thérapie chez ces personnes ainsi que chez les personnes obèses possédant des concentrations faibles de leptine.

Alors que l’on connaît le rôle primordial de la leptine sur la régulation de la balance énergétique chez la souris et l’homme, on sait peu de choses sur les effets des variations plasmatiques de cette hormone chez l’homme.

Les auteurs de cette étude ont donc examiné un groupe d’individus qui possédaient une mutation du gène de la leptine (délétion d’une glycine en position 133 du gène ob) sur une des copies de son allèle et regardé les effets de variations de leptine de ces personnes sur leur métabolisme lipidique en les comparant avec des personnes avec un gène ob normal.

Parmi 3 familles d’origine pakistanaises, les chercheurs ont identifié 13 membres porteurs hétérozygotes de la mutation sur le gène ob (G133) et 3 individus avec le gène ob non muté.

Des mesures de taux plasmatique de leptine ont été effectuées ainsi que des analyses anthropométriques chez ces individus et comparées à celles de 96 individus contrôles.

Les résultats ont montré que les concentrations de leptine étaient plus faibles chez les individus G133 que chez les contrôles (facteur 3). Les concentrations de leptine ont été corrélées à l’index de masse corporelle (IMC) pour les contrôles et les individus homozygotes des familles. Cependant, aucune corrélation significative n’a été trouvée entre l’IMC et le niveau de leptine chez les individus G133.

Les concentrations basses de leptine plasmatique chez les individus G133 ont été accompagnées d’une prévalence importante de l’obésité (76% des hétérozygotes ont un IMC supérieur à 20, comparés à 26% pour les contrôles).

Les auteurs pensent d’après ces résultats que la chute relative du taux de leptine plasmatique est ressentie par le système homéostatique de rétrocontrôle régulant la balance énergétique et conduit à l’augmentation de masse graisseuse afin de restaurer le niveau normal de leptine.

Les auteurs pensent que chez les personnes possédant la mutation G133 à l’état hétérozygote ainsi que chez les personnes obèses ne possédant pas cette mutation mais ayant des taux bas de leptine, réajuster le niveau de leptine de manière thérapeutique pourrait constituer un traitement de leur obésité.

Source : Nature 2001;414:34-5.

Descripteur MESH : Leptine , Personnes , Mutation , Adipocytes , Satiété , Glycine , Hétérozygote , Membres , Métabolisme , Obésité , Prévalence , Rôle , Thérapeutique

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