Asthme et rhinites allergiques dans les pays développés : l'hygiène fautive ?

L'hygiène alimentaire et le déclin des maladies transmises selon le mode orofécal serait à l'origine des nombreux cas d'asthme et de rhinites dans les pays développés. Ce résultat provient d'une étude italienne parue dans le British Medical Journal du 12 février.

L'idée selon laquelle des infections survenues au cours l'enfance protègeraient de l'atopie ( prédisposition à diverses allergies telles que l'asthme et les rhinites) est amplement débattue. Cependant, on ne connaît pas les maladies qui pourraient être impliquée dans ce phénomène. L'équipe de P. Matricardi (Laboratorio di Immunologia ed Allergoloria, Rome) a recherché les relations entre diverses maladies microbiennes survenues au cours de l'enfance et la réduction des allergies respiratoires à l'âge adulte. Les agents infectieux de ces maladies ont été classés en 2 catégories selon leur mode de transmission : transmission par voie alimentaire ou orofécale (Helicobacter pilori, Toxoplasma gondi, virus de l'hépatite A) et transmission par voie aérienne (rougeole, oreillons , varicelle). Les auteurs ont étudié le cas de 1659 jeunes militaires italiens âgés de 17 à 24 ans. Parmi eux, 240 militaires souffrant d'asthme et de rhinites allergiques et 240 militaires témoins ont été examinés plus précisement. La recherche des marqueurs des différentes infections montre que les individus ayant été au contact d'H.pilori , T.gondi et du virus de l'hépatite A présentent moins d'allergies respiratoires. Cette association n'a pas été retrouvé dans le cas d'infections microbiennes transmises par voie aérienne. Il apparaît donc que les infections dues à des microbes transmis par voie orofécale ou alimentaire limitent les risques d'allergies respiratoires à l'âge adulte, contrairement aux maladies transmises par voie aérienne. Ces résultats s'expliqueraient par le déclin des maladies transmises par voie alimentaire ou orofécale dans les pays développés. Selon les auteurs, les agents pathogènes de ces maladies stimuleraient le tissu lymphoïde du tractus digestif. Ce tissu lymphoïde serait lui-même impliqué dans la réponse immunitaire contre les allergènes. Bien que des travaux complémentaires demandent à être réalisés, P. Matricardi indique "qu'il n'est pas inconcevable d'utiliser bientôt certains microbes - ou certaines molécules - pour prévenir l'atopie sans causer de maladie infectieuse". Source : British Medical Journal, Février 2000, Vol.320, 412-17 L'intégralité de cette publication est consultable en ligne sur le site bmj.com.

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