Hyaluronate de sodium vs AINS dans le traitement de la gonarthrose

Un essai canadien publié dans les Archives of Internal Medicine rapporte les bons résultats de la prise en charge de la gonarthrose par injection intra-articulaire de hyaluronate de sodium. Ce traitement est apparu aussi efficace que les AINS pour le contrôle de la douleur au repos et pourrait plus efficace que les AINS en termes d'aptitude fonctionnelle et de douleur liée à l'exercice. Un éditorial évoque le caractère très discutable de l'effet du traitement.

L'essai randomisé en double aveugle présenté par Petrella et al. portait sur 120 patients souffrant de gonarthrose et âgés en moyenne de 67 ans. Ces auteurs rappellent que cette affection est notamment caractérisée par une diminution de la concentration en acide hyaluronique, un composé qui participe à la viscosité du liquide articulaire.

Les participants ont été répartis en quatre groupes de traitement : 1°)hyaluronate de sodium + placebo, 2°)hyaluronate de sodium + AINS, 3°)placebo + AINS et 4°)placebo seulement.

Le hyaluronate de sodium (2 mL à 10mg/mL) était administré une fois par semaine sur trois semaine et les AINS (diclofenac 75 mg + misoprostol 200 µg) deux fois par jour sur 12 semaines.

En se référant aux évaluations initiales, les auteurs ont observé à la quatrième semaine de traitement une amélioration significative de la douleur et du handicap dans les groupes 1 à 3.

A la douzième semaine, l'amélioration du handicap, de la douleur générale et au repos était retrouvée dans les groupes 1 à 3.

La douleur liée à la marche ou à la montée d'escaliers était diminuée dans les groupes 1 et 2. Ces exercices étaient plus rapides dans le groupe 1.

Selon les auteurs, les AINS ont réduit la douleur au repos ou consécutive à l'exercice tout en améliorant les performances physiques. L'effet positif du hyaluronate sur la douleur liée à l'exercice ou sur les performances fonctionnelles s'est amélioré au fil de l'essai comparé à l'effet des AINS, qui n'ont pas montré d'amélioration continue sur les quatre semaines de traitement.

"Il semble que le traitement par hyaluronate de sodium montre une plus grande efficacité que les AINS pour le contrôle de la douleur liée à l'exercice et pour l'amélioration des performances fonctionnelles", écrivent les auteurs.

Ces conclusions globalement positives sur l'intérêt de l'acide hyaluronique doivent être tempérées par les propos d'un éditorial du journal. Dans ce commentaire, Felson et Anderson remettent totalement en question la pertinence de l'analyse: "Malgré l'avis de Petrella et ses collaborateurs dans la conclusion de leur résumé selon laquelle 'le hyaluronate de sodium paraît aussi efficace que les AINS', nous n'avons trouvé aucune preuve qui indiquerait que le hyaluronate de sodium dans cet essai est plus efficace que le placebo".

"Une nouvelle analyse des données de l'essai selon les procédures recommandées n'apporte pas la preuve que l'acide hyaluronique a eu un effet significatif ou un effet clinique important sur la douleur." Selon ces éditorialistes, ces données apporteraient plutôt de nouvelles preuves de l'inefficacité de l'acide hyaluronique dans le traitement de l'arthrose.

Source : Arch Intern Med 2002;162:292-8, 245-7.

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