Optimisation de la prise en charge de l’infarctus du myocarde

Si aujourd’hui il n’est plus à démontrer le bénéfice de la désobstruction coronaire à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde (IDM), la question dominante réside dans la stratégie la plus adaptée pour fournir au plus grand nombre de malades et dans les meilleurs délais, les meilleurs traitements possibles de recanalisation, quelles que soient les circonstances de l’IDM. Cardiologues, urgentistes, tous doivent s’associer pour défier le véritable enjeu de santé publique que représente l’IDM.

«Apporter les soins aux malades plutôt que les malades aux soins», ainsi résume J. Puel (CHU Purpan, Toulouse) pour répondre à cette stratégie de santé due au plus grand nombre. L’IDM, avec 120000 cas par an en France, n’est actuellement suivi d’une reperfusion à la phase aiguë que dans un cas sur quatre.

La seule stratégie permettant à tous de bénéficier d’une reperfusion rapide, est la thrombolyse précoce, réalisée la plupart du temps par le SAMU et les SMUR, dès la prise en charge à domicile.

Bien que très bien prise en charge par les réseaux de soins urgentistes (coordination cardiologues/médecins du SAMU), la douleur thoracique (principale cause d’appel au 15, avec 82% des appels aboutissant à une intervention, et 75% hospitalisés), le délai entre la douleur et l’appel est encore important et demeure invariable depuis plusieurs années.

Le docteur Patrick Sauval (SAMU 75, Necker) à ce propos a rappelé que l’appel téléphonique au numéro 15 est souvent sous-employé par la population en cas de douleur thoracique, alors qu’il faudrait au contraire qu’il se développe.

Le professeur Roland Asmar (institut cardio-vasculaire Paris sud) a mentionné le lien entre les poussées d’hypertension artérielle et le rythme circadien, avec un pic dans la matinée, suggérant une prévention médicamenteuse préventive nycthémérale.

«La mise en place de réseaux mettant en relation les différentes disciplines impliquées dans la prise en charge d’un IDM, et notamment l’implication de médecins mobiles disponibles ainsi que la racanalisation pré-hospitalière, permettent par l’intermédiaire des registres ESTIM, de définir des stratégies de prise en charge adaptées aux différentes circonstances de survenue de l’IDM, de jour comme de nuit, à la ville comme au champ», a commenté le docteur Puel.

Source : Medec 2002, 12-15 mars 2002, Paris

PI

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